Chapitre 34 ; Discussion entre sœurs

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J'ai réservé un transat près de la piscine juste après ma sortie avec Atlas. C'était... assez particulier.
J'avais le sourire aux lèvres. Enfin jusqu'à ce que la serveuse passe près de nous et nous renverse accidentellement tout un plateau de jus de fruits, en plein sur mon jean préféré !
Les aléas des premiers rendez-vous, j'imagine. Mais était-ce seulement un premier rendez-vous ? Atlas m'a peut-être invité par gentillesse ou simplement par politesse.
Pire ! Par pitié !

Il y a peu de monde en ce début de soirée et les clients de l'hôtel sont retournés à  l'intérieur avant que le soleil ne décline.
J'aperçois alors une silhouette juste à côté de moi, qui s'assoit sur un transat en m'observant.

— Mathias, si c'est encore pour me reprocher d'être sortie sans que vous sachiez où, je te jure que tu vas finir dans la piscine !

— C'est noté, je lui dirais.

C'est une voix féminine qui me répond. Je me redresse et observe la jeune fille aux cheveux châtains.

— Rose ?

— Qu'es que tu fais ici toute seule ?

— Je.. me relaxais. Supporté des vampires toute la journée n'est pas facile, tu sais ?

— J'imagine bien.

— Où sont les autres ?

— Ils sont partis chassés. Aussi curieux que cela puisse paraître, ils m'ont demandé à moi, Rose, de te surveiller.

Je grommele mais mes paroles restent inintelligibles.

— Ton rendez-vous galant s'est bien déroulé ?

Je sais que c'est une vampire, qu'elle a la même ouïe et la même vue que le reste de sa famille et qu'en plus elle a une curiosité à toute épreuve, mais comment se fait-il qu'elle soit au courant pour Atlas ?
Devant ma surprise, elle s'empresse de rajouter ;

— L'antiquaire. Il t'a emmené boire un verre, non ?

— Tu m'as espionné ?!

— Tu as disparu entre quatorze et seize heures. Il ne faut pas avoir fait Saint sire pour comprendre que tu es aller rejoindre un garçon. Ah moins que je me trompe bien sûr ?

J'adore cette fille. Ça doit être de loin la plus douce des enfants Lanos, toujours à l'écoute des autres, prévenante et attentionnée. Seulement quand on apprend à la connaitre, par contre.

— On est seules, tu peux bien me faire vivre une romance mielleuse par procuration, non ? Tu pourrais faire ça pour ta petite sœur ? me dit elle avec un clin d'œil.

Avec des parents comme Chris et Théodora, Rose ne doit pas avoir fréquenté beaucoup de garçons. Je la plains sincèrement, bien que moi même, j'ai été coupé de la gente masculine dès mon plus jeune âge.

— Allez !!! Raconte !!!

Elle tape des pieds sur son transat. Qu'est ce que je risque à lui rapporter quelques potins bien croustillants ?
Si on considère qu'un jus de fruits renversé sur un pantalon est un ragot digne de ce nom, alors elle va être servis !

— Si tu insiste...

Je prends une grande bouffée d'air et de courage.

— Je triais des bons de commandes, quand Atlas est arrivé et m'a posé une main sur l'épaule.

— Tu devais avoir une de ces têtes ! rigole t'elle.

Je pouffe avec elle et reprend ma tirade.

— Il m'a invité à boire un thé et comme une idiote, je lui ai répondu que j'avais envie de chocolat...

— Qu'est ce qui t'a pris de lui sortir un truc pareille ?

— Il a les yeux couleurs chocolats. Ça a finit par me donner faim, je suppose.
J'ai accepté et là, qu'elle n'a pas été ma surprise en découvrant qu'il n'avait pour  voiture, qu'une voiturette sans permis !

Elle éclate de rire.

— Abus d'alcool au volant ?

— Tout à fait ! On est donc allé très lentement au centre ville, où j'ai finis par le laisser payer les pralines parce qu'il insistait trop et où je me suis régalé avec ces délicieux chocolats.
On s'est ensuite assis à une terrasse où il nous a commandé des... Bubble tea.
C'est à base de mangue si me souviens bien.

— C'est absolument divin ! C'est la meilleure boisson au monde juste après le Turquoise Elfique.

— Ne me dis pas que, toi aussi, tu as finis ivre en boîte de nuit...

— À mon dernier anniversaire, mes parents ont cru me faire plaisir en me faisant goûter quelques gouttes de l'alcool le plus fort au monde.
Je ne me souviens de rien, mais j'ai fini en plein milieu d'une représentation de majorettes surnaturelles, couverte de morceaux de cupcakes.
Je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi !

Crois moi, ton pire ennemi est bien plus proche que tu ne peux l'imaginer...

— Comment ça s'est fini ?

— Une serveuse est arrivée et a renversé tout un plateau de jus de fruits sur nous.
Elle a eu beau s'excuser, elle s'est prit un sacré savon de ma part.

— J'en doute pas. Tu l'aimes bien ?

— Honnêtement je ne sais pas trop. Pourquoi tu me poses cette question ?

— Mon frère est très certainement  amoureux de toi.

Rosa Bianca è Rossa ( En correction / réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant