Baby, I love/hate you

Chapitre 15

Wilhelm sort du cimetière et, comme à chaque fois, il reçoit un message de l'inconnu. Il le montre à Simon, une fois rentrée à l'appartement, et lui fait part de ses doutes.

- Pourquoi je reçois des messages de sa part que quand je reviens du cimetière ? Comme si... Comme si quelqu'un voulait me faire passer un message.

- August serait là, il te dirait que c'est Erik, lui répond son petit ami.

- Tu sais... Je me pose de plus en plus de questions par rapport à tout ça. Et si August avait raison ? Et si c'était réellement mon frère derrière ces messages ?

- Mais tu l'as dit toi-même, un mort ne peut pas revivre.

Le blond s'assoit dans le canapé et soupir.

- Mais... Imagine on a enterré quelqu'un d'autre ? Il demande.

Simon s'installe à côté de lui et pose sa main sur sa cuisse.

- Wilhelm... Je suis désolé de te dire ça, mais c'est improbable et impossible. Ils n'auraient jamais enterré un corps en vous faisant croire que c'était Erik.

- Je sais... Mais... Mais imagine !

- Wilhelm...

Il n'écoute plus son petit ami et attrape son téléphone. Il ouvre sa conversation avec l'inconnu, rempli de "je serais toujours là" et de "je t'aime". Ses doigts flottent au dessus de son clavier et il finit par taper quatre lettre, suivit d'un point d'interrogation.

Erik ?

À côté de lui, Simon ne dit rien. Il insulte intérieurement August, dont il connaît la réputation grâce à Wilhelm, de faire croire à son cousin que son frère est toujours en vie.

- Tu feras quoi, s'il te répond ? Demande le bouclé.

- Je... Je sais pas encore. J'improviserai, je pense.

°°°

Ça fait maintenant deux jours que Wilhelm saute sur son téléphone dès qu'il vibre. Cette situation désespère un peu Simon, qui se sent mal de voir son petit ami avec tant d'espoir de revoir son frère.

- Wilhelm, te fais pas autant de faux espoirs,  dit le bouclé, quand son petit ami saute une nouvelle fois sur son téléphone.

- J'ai appelé August. Il passe aujourd'hui.

- Wilhelm...

- Je dois en parler avec quelqu'un qui y croit, Simon. Et je sais très bien que t'y crois pas.

- Ce n'est pas ça. Ça me paraît juste impossible, tout comme toi au début.

- Oui, mais plus maintenant.

Quelques minutes plus tard, on sonne à l'interphone. Wilhelm ouvre et August arrive. Ils s'installent tout les deux à table, Simon restant sur le canapé.

- De quoi tu voulais me parler ? Demande August.

- Je pense que... Je pense que tu as raison. Erik est peut être toujours en vie.

Un grand sourire apparaît sur le visage d'August. En voyant ça, Simon lève les yeux au ciel.

- Je reçois des messages du même numéro dès que je suis au cimetière pour voir Erik.

Il lui montre les messages, qu'August regarde très attentivement. Wilhelm, lui, attend, tout comme Simon.

- J'ai pas reçu de message de ce numéro, moi, lui dit son cousin. Pourtant, j'y vais au cimetière.

- Mais, tu penses que ça peut être lui ?

- J'en ai aucune idée. Je vois qu'il a pas répondu quand tu lui as demandé.

Il prend son propre téléphone et enregistre le numéro avant de lui envoyer le même message que Wilhelm.

- Si c'est vraiment lui et qu'il veut se caché, il vous répondra jamais, leur dit Simon, en se tournant vers eux sur le canapé.

- Mais c'est notre seul piste, pour l'instant, lui répond Wilhelm.

Le blond se lève, devant aller au toilette. Simon en profite pour se lever et se place devant August.

- Arrête ça tout de suite, il lui dit.

- De quoi tu parles ?

- Ton petit jeu de faire croire à Wilhelm qu'Erik est toujours en vie. Il y croit vraiment, et j'ai pas envie qu'il finisse démoli en apprenant la vérité.

- Je ne veux pas ça aussi. C'est pour ça que je dis la vérité. Erik est en vie, ce n'est pas un plan pour détruire mon cousin.

Wilhelm revient et Simon retourne sur le canapé.

- Si tu as la moindre réponse, surtout préviens moi, ok ?

Wille acquiesce.

- Toi aussi.

- T'inquiète pas.

August les salue et repart. Quand la porte se ferme, Wilhelm va s'installer sur le canapé, à côté de Simon.

- Erik est en vie, j'en suis presque sûr, Simon.

Le bouclé ne répond rien, continuant à faire ce qu'il faisait. Le blond va chercher Freya et se rassoit dans le canapé.

- Papa est en vie, ma grande. Ton papa est quelque part.

- Ne donne pas de faux espoirs à cette enfant, Wilhelm. Tu n'es sûr de rien.

- Tout nous prouve qu'il est en vie, Simon. J'en suis sûr, je sais qu'il est quelque part.

- Tout ? Une photo d'un corps et des messages anonymes ?

- Le corps est censé être celui d'Erik, mais je te rappelle qu'il ne ressemble pas à Erik.

- Wilhelm...

Il se lève, toujours Freya dans les bras.

- Pourquoi tu veux pas me soutenir, me croire ?

- Parce que je trouve cela impossible qu'un homme censé mort soit toujours en vie.

- Laisse moi rêver un peu !

Il pose Freya dans sa poussette et met ses chaussures.

- Tu vas où ? Demande Simon en se levant.

- Voir celui qui se prend pour mon frère.

Il sort de l'appartement avec la petite et se dirige vers sa voiture. Il roule jusqu'au cimetière et se gare devant. Il prend Freya avec lui et va sur la tombe de son "frère".

- Toi. Toi, je ne sais pas qui tu es, mais tu te fais passer pour mon frère et je n'aime pas ça. Tu n'es pas Erik, tu m'as fait croire que mon frère était mort, mais c'est faux. Je ne sais pas qui tu es, d'où tu viens, n'y pourquoi ils ont fait ça, mais sache que je te déteste.

Il reprend le bouquet qu'il avait emmené quelque jours plus tôt et va sur la tombe d'Olivia.

- Es tu toujours en vie, toi aussi ? Ou alors, es tu réellement morte ? Freya a-t-elle ses deux parents en vie ? Ou bien un seul ? Olivia, je suis plus sûr de rien, désormais.

Il pose le bouquet qu'il avait pris sur la tombe d'Erik et repart. Il pose Freya dans son siège et reste longuement assit devant le volant. Son téléphone vibre, comme à chaque fois qu'il revient du cimetière.

Wilhelm.