Chapitre 18

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Nous marchons déjà depuis de bonnes heures quand Rebecca et Mery nous font signe, à Charlie et moi, de se poser un instant. La sueur recouvre chaque partie de notre peau à l'air libre malgré la fraîcheur de la matinée. Je ne sais pas quelle heure il est ni à combien de kilomètres nous sommes de la Meute Cachée mais Rebecca nous a signalé, hier soir, que nous y serions dans la journée.

Je n'ai aucune raison de ne pas croire ce qu'elle me dit. Après tout, l'enjeu, c'était d'y rentrer en un seul morceau et on peut dire qu'on a réussi haut la main.

— On y est bientôt, nous rappelle-t-elle.

— Encore heureux, je n'aurais pas supporté une journée de plus, murmure Mery entre ses dents.

— On le sait Sherlock, tu l'as répété ah moins trente six milles fois en une heure.

Mery envoie un regard noir à Charlie, l'investigateur de cette remarque. J'ai pu remarquer, après deux semaines de trajet, que les deux ne s'apprécient pas trop. Mery se plaint à longueur de journées — ce que je peux comprendre mais mes oreilles, non — et Charlie la raille souvent — avec cet humour propre à lui —. Alors que je m'attends à ce qu'elle lui rétorque quelque chose, elle se tait simplement avant de tourner son visage vers moi.

— Tu le supportes ? Sérieusement ?

Sa question me tire un sourire.

— Il est marrant.

— Tu parles ! fait-elle en levant les yeux au ciel.

— N'oublie pas que je suis toujours là hein. Au moins, quelqu'un sait apprécier mon incroyable humour.

Mon sourire s'élargit tandis que Mery soupire. Derrière elle, Rebecca boit consciencieusement, sa gorge remuant à chaque gorgée avalée. Mes yeux n'arrivent pas à se soustraire à ce mouvement que jusqu'à ce qu'elle se lève.

— Bon, il vaudrait mieux qu'on se remette à marcher.

— Cette fois-ci, j'espère, pour la dernière fois.

— Espère bien ! commente Charlie avec un grand sourire.

Seul un petit grognement lui répond. Sa répartie me tire un petit rire que je camoufle du mieux que je peux. La dernière chose dont j'ai envie, c'est de la vexer ; une seule personne suffit amplement.

Nous marchons encore quelques bonnes heures avant d'apercevoir deux personnes qui semblent patrouiller. Au son de leur voix, ils ne sont pas très discrets puisque visiblement, ils se disputent. Quand nous sommes assez proches, ils se figent. C'est au sourire éclatant qui perce sur le visage de Rebecca que je comprends qu'on est — enfin — arrivés à destination.

— Maria ! Robin !

Les deux sont, au premier abord, très surpris par notre venue mais Maria se fend d'un large sourire avant de tendre les bras grand ouverts à Rebecca, qui l'enserre. L'homme derrière elle est plus réservé car il nous offre seulement un timide hochement de tête.

— Vous êtes enfin arrivés ! s'exclame la sentinelle. L'alpha commençait à s'inquiéter.

— J'espère que tu as rassuré Elenor.

— Bien sûr ! Elle était certaine que vous finiriez pas revenir. Cela dit, Rydel a eu beaucoup de mal à l'apaiser. Mais dis-moi, comment ça se fait que vous avez pris autant de temps ?

— Nëta nous a fait un peu patienter, le temps que tout se mette en place.

— Je vois, acquiesce-t-elle en déplaçant son regard vers moi.

Elle s'incline respectueusement.

— Je vous souhaite la bienvenue dans notre humble meute, Luna.

Sa révérence me tire un petit rire gênée. Je ne suis pas habituée à ça et encore moins à ce que l'on me déroule le tapis parce que je suis une déesse. Je comprends mieux la Luna d'avant : je ne veux pas qu'on m'idôlatre.

La Malédiction de La Luna (S2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant