Chapitre 2

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44 jours.

— Tu comptes un jour t'excuser ? T'as eu hier soir, ce matin et ce midi.

— Nëta, s'il-te-plaît...

— Quoi ?

Ma gorge se noue comme si j'avais avalé de travers et aucun son ne sort de ma bouche. Ça fait un jour et pourtant, l'impression que c'est plutôt cent ans qui s'est écoulé depuis que Alex et moi, nous nous sommes disputés, trône en moi. Nëta a raison ; j'aurais pu lui demander pardon mais au ledit moment, mon ventre s'est serré et ouvrir la bouche a été la chose la plus compliqué qu'il m'ait été donné de faire. Moi qui pensais avoir évolué. Cela me montre bien que ce n'est pas du tout le cas.

Cependant, je ne veux plus revoir la colère bouillonner dans ses traits. Je ne le supporterai pas. Savoir que j'en suis l'auteure a fait surgir la honte de mes entrailles pour l'exposer au monde entier. Ce midi je n'ai pas osé le regarder dans les yeux mais je sais qu'il souhaiterait que je lui avoue la vérité. Je trouverai bien le moment propice pour le faire sans ressentir cette lave de honte à l'idée d'avoir pu lui faire du mal.

— Je le ferai, je le ferai Nëta.

— Mais quand ? s'impatiente-t-elle.

— Dès que possible.

Ses sourcils se froncent.

— J'espère pour toi qu'il n'est pas trop tard.

— Et je peux savoir pourquoi tu m'aides hein ? Tu as bien dit à Alex qu'il était l'Alpha Suprême, enfin sa réincarnation, alors tu sais qu'il est promis à ta soeur. Au premier regard, il tombera amoureux d'elle.

— Si ce n'est pas déjà fait, murmure-t-elle.

Comme si ce n'était pas déjà assez, une flèche de douleur vient se ficher dans ma poitrine pour me rappeller combien j'aurais beau aimer Alex, il me filera entre les doigts, tel du sable fin. Je sens mes traits se durcirent et je lui jette un regard noir, qui je l'espère, lui fait comprendre que le sujet est clos.

— Je m'excuserai dès que possible et c'est tout. La discussion est terminée.

Elle hoche la tête sans dire un mot de plus et je prends ma veste en quête de sortir. Je crois que j'ai grandement besoin de sortir pour en savoir un peu plus au lieu de broyer du noir dans la maison, quand l'auteure de mon regret se trouve dans la porte d'à côté ou en bas dans le salon.

Quand je descends les escaliers et que j'entends des voix, je me mords la lèvre. Je prie pour me tromper mais à part Alex et Nëta, qui pourrait-il y avoir dans la maison ? La jeune déesse de la nuit n'a pas d'amis ici et ma meilleure amie est partie bien loin. Quand je croise le regard de Indrik, je m'évertue à le briser et malgré mon envie de m'expliquer avec Alex, je ne peux pas le faire tant qu'il est en compagnie de quelqu'un.

Je leur passe alors devant en essayant tant bien que mal de ne pas leur accorder une œillade, ce que je réussis non sans peine. Mais tandis que je marche, des pas retentissent derrière moi. Mon cœur s'accélère quand je comprends qu'on m'a suivie mais j'ai bien peur de me retourner et d'en être déçue en voyant Indrik.

— Léa.

Je me fige au son de sa voix. Ce n'est pas Indrik, mais plutôt Alexander qui a choisi de suivre la trace de mes pas après ce que je lui ai caché. J'oriente mon visage vers lui en me mordant la lèvre.

— Tu crois pas qu'on devrait s'expliquer maintenant ?

Je hoche la tête et jette un coup d'œil à la maison. Je ferai mieux d'être honnête au risque qu'il croit que je préférai ne rien arranger.

La Malédiction de La Luna (S2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant