Cerberus - Irina

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Quelques heures plus tard.

Je me réveille une nouvelle fois dans ce même lit. Cependant, la nuit semble être tombée. Je ne vois pas grand-chose dans la pièce, mais heureusement pour moi, les rayons de la lune brillent assez fort pour que je ne me perde pas dans cette chambre.

Je ne me sens pas très à l'aise dans ce genre de moment. Cette situation me rappelle bien trop de mauvais souvenirs. Il ne me manquerait plus qu'une lumière éclaire la fente de l'entrée et laisse apparaître une ombre qui attende patiemment le moindre geste de ma part. La peur s'éveille soudainement dans mon ventre. Pourquoi a-t-il fallu que la vie me donne un père comme lui ? Un monstre. Les larmes menacent de monter. Je refuse de pleurer pour lui. En effet, j'ai appris à ne plus le laisser s'immiscer dans ma tête et me terroriser de la sorte.

Je ramène mes genoux à ma poitrine, comme je le fais habituellement et bien trop souvent d'ailleurs, puis me berce pour calmer cette peur grandissante.

Quand je m'apaise enfin, j'ai le réflexe de regarder sur le haut du mur à ma gauche. Il n'y a pas de point rouge, indiquant la caméra allumée. Peut-être est-elle désactivée ?

S'il y a des chances qu'elle soit éteinte, cela veut dire que j'ai une petite opportunité de pouvoir partir. Je pourrai tenter de rejoindre les escaliers sans un vacarme, je n'aurai que le rez-de-chaussée à passer sans me faire voir. Si j'ai pu affronter les monstres de mon passé, je pourrais aussi lutter contre ce taré.

Je me lève et avance prudemment vers la porte. Je ne peux m'empêcher de fixer la caméra, comme si je regardais la personne de l'autre côté.

Je colle mon oreille sur le bois et écoute pour percevoir le moindre bruit. Je reste une bonne minute immobile à attendre. Mais rien. Personne ne marche dans le couloir.

— Je peux le faire, c'est parti, m'encouragé-je, dans un murmure à peine audible.

Je tourne la poignée, puis la tire vers moi. L'allée est plongée dans l'obscurité, mais un faisceau de lumière attire mon attention. Je me penche avant de regarder sur ma gauche. Je perçois un éclairage provenant d'en bas, ce qui signifie que je ne suis pas du tout seule. J'avance à pas de velours dans ce long couloir. Plusieurs tableaux, accrochés au mur, croisent ma route. Je n'y prête pas grand intérêt, bien trop occupée à penser à ma liberté. Mon cœur danse la chamade. En temps normal, il devrait faire ça quand je rencontre un garçon qui me plaît – ce qui n'arrive pratiquement jamais vu mes préférences d'homme – mais là c'est la pression d'être repérée. Quelques heures plus tôt, j'étais pourchassée par un mec armé. Dieu sait ce que l'on me fera, si on découvre que je me suis encore enfuie.

J'approche enfin du haut des marches et tends à nouveau l'oreille pour entendre le moindre son, mais il n'en est rien. Le calme total. Je les descends doucement une à une et me rends compte qu'un important balcon longe ma gauche. Les remparts de l'escalier donnent une vue d'ensemble sur le hall d'entrée. Deux portes se trouvent face à la partie de celui qui bifurque à droite. Deux autres sont près de ma sortie vers la liberté. Quand j'atteins le milieu des marches, de la deuxième partie, un bruit de couvert résonne jusqu'à moi. Je me fige instantanément. Une part de la cuisine se découvre devant moi, légèrement décalée sur ma gauche, et parallèle à une table de salle à manger. Un immense salon fait de noir est sur la droite. Il se compose d'un gigantesque canapé d'angle, puis d'un second de deux places.

Dès lors que des pas claquent sur le sol, mon pouls fuse à tout rompre. Une alarme dans ma tête me prévient d'un danger imminent. Je ne sais pas si je dois fuir ou avancer et me mettre à courir. Le courage ou la peur ? Bordel, je n'en ai aucune idée. Je suis trop flippée pour prendre une décision rapidement.

Je veux vivre TOME I - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant