Deux semaines plus tard.
Les jours sont passés à une vitesse folle, que je ne m'en suis même pas rendu compte. Aleksander a découché durant tout ce temps, soi-disant un voyage en Russie. Tandis que j'errais entre les murs de ma prison, à me demander ce que je pourrais faire. Il m'était impossible d'aller dehors sans croiser Cerberus qui n'a qu'une hâte, me dévorer toute crue. Il ne tombe plus aucun flocon depuis la semaine dernière et la neige commence lentement à disparaître. Le paysage blanc cède de nouveau la place à la verdure qui est d'une beauté surprenante. Je suis debout, sur l'un des balcons accolés à la salle de réunion, et j'observe la nature prendre vie à mesure que le jour se lève. L'air est frais, mais agréable. Je l'inspire et la laisse se diffuser dans mes poumons. La forêt de chênes qui m'offre une vue incroyable, est digne d'un tableau que l'on pourrait facilement trouver dans des galeries d'art. Être ici me rappelle mon enfance avec ma mère. Nous avons toujours apprécié cet instant de la journée. Installés sur le balcon, on regardait le ciel se lever et les oiseaux commencer à chanter. Je donnerais tellement pour revivre ça avec elle. J'ai l'impression que ce moment-là remonte à une éternité. Comme la dernière fois où j'ai vu Olivia.
Aucun d'eux ne veut me laisser la contacter. On me dit que je ne suis pas une prisonnière, mais je n'ai pas de liberté totale. Ils pourraient rester près de moi durant l'appel et s'assurer que je ne balance rien. Cependant, ils me refusent ce droit et ça m'agace tellement. S'ils se renseignaient sur elle, ils seraient qu'elle est fragile et qu'elle ne supporterait pas de vivre tout cela, seule. Ça me bouffe de l'intérieur d'être sans aucune nouvelle de sa part. Je m'imagine tant le pire. Depuis la dernière action des harceleurs, dans les douches du gymnase, la santé mentale de ma meilleure amie avait chuté. J'ai réussi tant bien que mal à ce qu'elle remonte la pente, mais loin d'elle, j'ignore si elle a basculé à nouveau. Parfois, je me dis que je pourrais essayer de voler le portable de l'un d'eux, mais les conséquences de mon acte pourraient me le faire regretter rapidement. Je ne connais pas assez ce taré pour anticiper ses réactions et les punitions qu'il pourrait m'infliger. Le but n'est pas que l'on me tue, mais de rentrer chez moi vivante.
Les trois monstres à quatre pattes se mettent à sprinter à l'avant de la maison, ce qui signifie que quelqu'un vient d'arriver. Je ne prends pas la peine de descendre voir. Si ce sont les filles, alors elles monteront directement pour venir me chercher et pour continuer à me parler du plan. Durant la réunion, j'ai appris qui était la cible. Un certain Pablo, un homme très haut placé d'Espagne, qui aurait dérobé quelque chose d'important à la mafia russe. Le chef de ce clan ne va pas lui-même récupérer ce qui lui appartient, étant donné que le taré en doit une à cet homme. Alors il nous envoie, nous, dans ce danger. Je n'ai pas pu en savoir plus que ça à cause d'un appel qui la contraint à quitter la Pologne plusieurs jours. Sans qu'il soit là, l'odeur de caramel après mes cauchemars est toujours présente dans l'air. Je ne me réveille plus dans une angoisse terrifiante qui peut être à peine calmée. J'ignore comment il arrive à faire ça, mais sa technique est du génie.
J'en viens même à chercher ses iris grisés, avec une pointe de vert à la lumière, quand je marche dans les couloirs. Ce serait drôle que sa présence se mette à me manquer. Cet homme est dangereux et on l'éprouve à sa manière d'être. De plus, c'est un chef de la mafia et d'après les reportages à la télé, ils tuent sans pitié. Je me demande aussi son nombre de victimes à son actif.
Je perds mes yeux sur la piscine creusée, vide. L'envie qu'il fasse beau et surtout chaud, pour me donner le droit d'y plonger, se ressent. Elle n'est peut-être pas aussi grande que chez Olivia, cependant, elle me rappelle nos journées d'été.
Le claquement d'une porte dans mon dos me procure un sursaut. Je me retourne aussitôt et croise ses pupilles sombres, qui me toisent dès l'instant où il me découvre sur ce balcon. Il s'arrête dans sa marche et un duel de regards s'entreprend entre nous, à travers la vitre qui donne dans ce qui s'apparente à son bureau. Dans sa tenue chic d'homme d'affaires, je le trouve bizarrement sexy. Des frissons me parcourent la colonne vertébrale. J'ignore si je ressens de la peur ou autre chose, mais mes jambes risquent de me lâcher sous la pression, si je reste ainsi face à lui. J'inspire un grand coup et romps le contact, en baissant les yeux. Ça peut sembler témoigner de ma faiblesse, pourtant ça ne l'est pas. Je refuse juste de lui montrer que sa présence me perturbe. Je passe la porte en baie vitrée de la salle de réunion et rejoins les escaliers. Il ne sort pas de son bureau quand j'atteins la première marche et ce n'est pas plus mal. Je regagne le salon et décide de me poser devant ma série, en attendant que les filles daignent rentrer.
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Je veux vivre TOME I - Dark Romance
RomanceElle vit un enfer chaque jour en baissant la tête et en priant pour qu'il ne l'attrape pas. Pourtant, tapi dans l'ombre, un homme bien plus terrible prépare un plan pour la conduire dans sa prison. Une prison dorée dans laquelle la pénombre se dissi...