Holà Madrid - Irina

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A présent.

J'admire le jet privé qui se dresse devant moi. Il ressemble à ceux que j'ai eus l'habitude de voir dans les films : immense et noir. Ce monstre de fer va me faire voler au-dessus des nuages et rien que d'y penser, mon cœur s'emballe. J'ignore si c'est le bon moment pour leur dire, mais je n'ai jamais pris l'avion et avec l'angoisse qui me submerge, je suis sur le point de perdre tous mes moyens.

— Tu as peur qu'on te subtilise ta valise ? m'interroge Daniel.

Je cesse de regarder l'engin et baisse la tête pour me plonger dans deux iris gris. Il a les mêmes que son frère et pourtant, ils ne se ressemblent pas. Les siens sont plus ténébreux et peuvent me faire frissonner en un simple clignement d'yeux. Et je ne suis même pas sûre de l'avoir vu battre des cils une seule fois.

— Excuse-moi, tu disais ?

Il rigole un instant et me montre, d'un mouvement de tête, mon bagage. Mes jointures ont blanchi à force de serrer trop fort. Je me racle la gorge, puis dessers ma poigne du malheureux.

— Tout va bien ? me demande-t-il à nouveau.

Je hoche vigoureusement la tête et lui fais mon plus beau sourire, faussement sincère. Mes mains sont moites, je sens mon corps trembler légèrement. Ils auraient pu prendre n'importe quelle façon de voyager, cependant, ils ont préféré ce qui me terrorise le plus. Je maudis ma meilleure amie qui m'a fait regarder destination finale. Sans ça, j'aurais probablement moins peur de mourir écrasé par une chute.

— Savais-tu que le moyen de transport le plus meurtrié, est la voiture ? me questionne Anastasia en venant près de moi.

Je secoue la tête en le contemplant, tandis qu'elle m'entraîne vers le bas des marches.

— En deuxième place se trouve le bus, puis le tramway et ensuite le train. Donc si tu en as peur, dis-toi juste qu'il y a peu de morts avec cet engin.

— Vous avez l'habitude de le prendre ?

— Souvent oui, acquiesce-t-elle.

Je commence à monter les escaliers avec une boule au ventre. Ma gorge s'assèche et mes oreilles bourdonnent légèrement. Ce n'est pas le moment de faire un malaise, si j'ai survécu jusqu'ici, ce n'est pas un jet qui me fera reculer. Il n'est question que de quelques heures, une fois atterrit, tout ira mieux.

L'intérieur de l'appareil est coloré de blanc, ainsi que de marron clair. Un canapé et plusieurs assises sont aménagés. Une hôtesse de l'air, habillée assez court, nous montre les places sur lesquelles nous devons nous installer. Je m'empresse de prendre le siège près du hublot. Même si la peur me bouffe les entrailles, je préfère voir l'extérieur. Je regarde les autres passés, attendant de savoir qui va venir à mes côtés, mais aucun d'eux ne s'arrête devant moi. Après cinq minutes à patienter, c'est le taré qui se pose à ma gauche. Son odeur enveloppe mon aura et je me surprends à inspirer en adorant ça. J'ignore la marque de son parfum, en tout cas, c'est un réel plaisir à sentir.

— Attache ta ceinture, m'ordonne-t-il. On va décoller.

J'attrape les deux extrémités et les approche. Mon cœur bat si rapidement et mes mains tremblantes m'empêchent de les clipser ensemble. Je bataille avec cette ceinture, en essayant de ne pas partir dans une crise d'angoisse. J'ai envie de prendre mes jambes à mon cou et de filer au plus vite de cet engin de malheur. Contre toute attente, Aleksander se lève et s'agenouille devant moi. Je me stoppe soudainement, puis plonge dans son regard perçant, le souffle coupé.

— Laisse-moi faire, me dit-il tout bas.

Il attrape les deux bouts sans toucher une seule fois ma peau, puis il les assemble. Je n'arrive pas à détourner mes yeux de sa personne. Quand le clic retentit, par réflexe, je baisse la tête et me découvre attachée. Il se replace sur son siège et fait le même geste avec la sienne.

Je veux vivre TOME I - Dark RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant