Nous sommes à une petite heure du départ et je reste fixée sur le tissu de la robe qui se dessine devant moi. Elle est en satin grisé, proche du blanc, et son toucher est si doux. Je n'arrive pas à réaliser ce que je m'apprête à commettre. Je vais me transformer en agent secret afin d'infiltrer l'un des plus grands bals d'Espagne. L'homme en question est un certain Pedro Iglarias, chef d'une famille influente de son pays. Les ordres que je vais devoir mettre en œuvre me seront communiqués en temps et en heure. Leur cousin est venu dans la demeure pour nous aider à tout appliquer. Il a des talents de piratage et sera nos yeux. Après nos retrouvailles, qui m'ont fait sentir plus mal à l'aise qu'autre chose, Maria, comme une prière entendue, est arrivée et m'a éloigné de lui. J'ignore s'il a de bonnes intentions à mon égard ou non, cependant, il me procure une mauvaise impression au premier regard. Son regard est aussi sombre que celui du taré, mais il y a bien plus de mal dans le sien. Son sourire me glace le sang. Peut-être que je le juge trop vite et qu'il est une bienveillante personne au fond, bien qu'il doit potentiellement tuer, et que je changerai d'avis prochainement. Je l'ignore.
— Les coiffeuses et maquilleuses sont arrivées, annonce Maria en entrant dans ma chambre.
— Parfait. Qu'elles montent ici, ordonne Anastasia.
La concernée acquiesce, puis quitte la pièce. Je m'éloigne de ma tenue, puis me dirige vers la fenêtre pour regarder le temps qu'il fait actuellement. Le soleil entame lentement son coucher à l'horizon. Mon cœur commence à légèrement s'emballer à l'approche de notre départ. Je ne suis pas tellement prête à ça. Il y a encore moins d'un mois, j'étais en France à faire, je ne sais quoi.
— Nous devons partir pour quelle heure ? lui demandé-je soudainement en me tournant vers elle.
Anastasia est déjà en train de préparer sa tenue, ainsi que la paire de chaussures qu'elle devra porter. Ce qui me rassure le plus, c'est que nous n'allons pas mettre de talons. En même temps, il sera plus simple de courir lors de notre fuite en souliers plats que compensés.
— À dix-huit trente, nous serons dans la voiture.
— Tu n'as pas trop peur ? Je sais que tu as l'habitude, mais tu ne stresses tout de même pas ?
Elle arrête de chercher dans ses paires de baskets pour me regarder, un sourire étirant ses lèvres.
— Je suis tellement excitée. Si je le pouvais, je partirais maintenant, rigole-t-elle.
Anastasia est si douce et pétillante. La voir en œuvre ce soir me donnera une nouvelle vision de sa personne. Elle ne me parle pas beaucoup sur sa vie et je me contente de la découvrir à travers ce qu'elle m'offre et rien d'autre.
— Tout va bien se passer, je te le promets, ajoute-t-elle. Personne ne te fera de mal sans en payer les conséquences.
— Merci de me rassurer, répliqué-je, un sourire aux lèvres.
La porte s'ouvre soudainement sur la jolie rousse et quatre autres femmes la précèdent. Elles tiennent des mallettes en main et nous invitent à nous asseoir sur les chaises présentes. Aucune de ces dames ne parle. Un simple geste ou regard suffit à se faire comprendre. Elles sont toutes brunes, des cheveux aux carrés et sont habillées dans un smoking parfaitement ajusté à leur corps. Elles s'activent à leurs tâches comme de véritables robots.
L'heure qui suit est à base de maquillage et de bavardage avec les deux belles-sœurs. Je ne dis rien et me contente de les écouter, profitant d'être pomponnée. Je me sens quand une princesse, me procurant une jouissance extrême car j'adore qu'on prenne soin de moi ainsi. Je n'ai évidemment pas le droit de me regarder dans un miroir. Après un dernier brossage dans mes cheveux, ma coiffeuse se recule et un léger rictus se dessine sur son visage, mais il est rapidement effacé. Sans un mot, et dans un silence des moins discrets que j'ai vu, elles quittent la pièce.
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Je veux vivre TOME I - Dark Romance
عاطفيةElle vit un enfer chaque jour en baissant la tête et en priant pour qu'il ne l'attrape pas. Pourtant, tapi dans l'ombre, un homme bien plus terrible prépare un plan pour la conduire dans sa prison. Une prison dorée dans laquelle la pénombre se dissi...