Je ne cesse de feuilleter ce magazine dans lequel je n'y comprends rien. Je suis comme un enfant devant un bouquin, je me contente de regarder les images. Les heures défilent et l'ennui est grand. Aleksander est parti en début d'après-midi, m'abandonnant dans cette demeure. Bella et Lexie ont travaillé dans leur magasin de pâtisserie toute la journée. Une certaine Yoki ère dans la maison, venant me demander si tout va bien à chaque heure. Je tourne en rond dans cette chambre, sans jamais en voir le bout. Je ne peux pas sortir étant donné que je ne connais ni les localités, ni leur langue.
N'ayant plus envie de rester sans rien faire, je me lève de mon lit pour rejoindre le couloir. Personne en vue à priori. Même les gardes qui rôdent la nuit ont déserté les lieux. Je descends jusqu'au rez-de-chaussée à la recherche de quelqu'un avec qui échanger.
— Est-ce qu'il y a quelqu'un ?
Aucune réponse au premier abord, pour mon plus grand malheur. Je m'apprête à remonter afin de m'occuper autrement, quand un bruit surgit du bas des marches. Dans les films d'horreur, il se dissimule souvent un tueur, mais les véritables assassins sont de sortie. Chez Alek, il y a une salle de sport ainsi qu'un stand de tir, dans le sien. Il est possible que dans celui d'Akio il y a quelque chose de similaire. Les filles pourraient être en bas, ne pouvant pas m'entendre. Je décide donc de descendre pour découvrir ce qu'il s'y cache. Arrivée au sous-sol, un long couloir se dessine devant moi. Une faible lumière éclaire à peine l'endroit. Un frisson me parcourt l'échine, me donnant l'envie de remonter rapidement. Ce serait la meilleure chose à faire. Néanmoins, vais-je le faire ? Je me serais peut-être résigné à rester ici, mais c'est sans compter sur une sorte de tâche traîner depuis la porte du fond, qui fait pulser ma curiosité. Ma mère me répondait qu'il n'était pas tout le temps bon de l'être et elle a raison.
Mes jambes ne sont pas de cet avis, me guidant ainsi jusqu'à la paroi en métal. J'avance prudemment, jetant une œillade derrière moi, afin d'être certaine que personne ne surgit d'un coin sombre. Je suis bel et bien seule. J'essaie de trouver une poignée, mais il n'y en a aucune. Un boîtier avec des chiffres, ainsi qu'un écran d'empreinte digitale, sont disposés contre le mur. Cependant, une petite fenêtre à ma hauteur me donne accès à une vue. Je me mets sur la pointe des pieds, puis approche ma tête. Je tente d'habituer ma vision à l'obscurité. Des chaises, un chariot, une massue sont éparpillés. Quelque chose semble être au milieu de la pièce. Je place mes deux mains autour de mon visage, comme si cela allait changer quelque chose. Petite, c'était de cette façon que je me fabriquais des jumelles de fortune.
Soudainement, quelque chose vient se poser sur mon épaule. Je hurle si fort, que je m'en casse la voix. Je me retourne aussitôt et découvre la sœur d'Akio. Ses yeux sont écarquillés, sûrement à cause de mon cri strident qui a dû lui perçant un tympan, voir même le deuxième.
— Je ne voulais pas te faire peur, ricane-t-elle.
La paume appuyée contre ma poitrine, je tente de calmer mon cœur qui est sur le point d'exploser. Mon corps tremble sous la terreur que cette fille vient de me procurer.
— Je... Pourquoi tu es ici ?
— C'est plutôt à moi de te poser la question, Irina.
Elle a complètement raison. Je suis là où je ne devrais pas, pourtant j'ai de bonnes excuses de m'y trouver.
— Je me sentais seule. J'ai entendu du bruit et je pensais que l'une de vous était en bas.
Je baisse les yeux vers le sol, observant à nouveau la tâche cramoisie qui parsème le béton. Les doigts d'Yoki s'empressent de s'enrouler autour de mon bras. Elle me tire hors de ces lieux et me fait remonter au rez-de-chaussée.
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Je veux vivre TOME I - Dark Romance
RomanceElle vit un enfer chaque jour en baissant la tête et en priant pour qu'il ne l'attrape pas. Pourtant, tapi dans l'ombre, un homme bien plus terrible prépare un plan pour la conduire dans sa prison. Une prison dorée dans laquelle la pénombre se dissi...