Je veux vivre TOME I - Dark Romance

Une découverte - Irina

A présent.

En rentrant hier soir, je me suis attendue à tout. Torture, menace, coup, séquestration dans ma chambre, mais non. Rien de tout cela ne s'est produit et il est simplement monté à l'étage avec un regard froid à mon encontre. Cela m'a tout de même fait frissonner. Après ça, Anastasia m'a réchauffé un petit plat en se moquant de ma tentative de fuite ratée. Je pensais qu'elle m'aurait réprimandé, surtout avec les conseils menaçants de la veille, mais ça l'a plus amusée qu'autre chose. Je ne m'attendais pas à ce que cela soit étrange d'être ignoré de la part de ce taré. J'ai dû cogiter toute la nuit, en me demandant s'il préparait un plan pour me le faire payer.

Après le dîner, quand je suis montée à mon tour, j'ai entendu sa voix à travers la porte, aux escaliers. Elle était accompagnée d'une autre personne masculine. Ils parlaient leur langue, m'empêchant de comprendre quoi que ce soit. J'ai dû me résigner à un espionnage. Mon petit côté commère a été grandement frustré. Il n'est pas venu dans la nuit et la caméra est restée éteinte, du moins pendant mon éveil.

Ce matin, Maria est censée venir m'enlever mon pansement à la tête. La douleur s'était estompée, de ce fait, je l'avais complètement zappé. Sauf que maintenant, l'emplacement me gratte énormément et je voudrais tellement l'arracher moi-même. Je vais tout de même éviter de commettre un carnage et d'empirer ma blessure, si jamais elle n'est pas cicatrisée. Avec mon action d'hier, si je fais encore une connerie, je ne donne pas cher de ma peau.

Après un énième bâillement, puis un centième étirement, je me lève enfin de mon matelas si confortable. Je file dans la salle d'eau pour me passer un coup de propre. Au lieu de foncer sous la douche, je me décide à prendre un bain. Il y a bien longtemps que je ne me suis pas détendue et mon corps en a grandement besoin. Je me défais de mon pyjama avant de plonger mes pieds dans le liquide brûlant. Depuis toujours, j'aime cette sensation de chaud intense et je n'ai jamais réussi à faire autrement. Quand je baisse la température, l'eau me paraît si glaciale. Olivia criserait si elle me voyait faire. Je l'entends déjà d'ici avec ses réprimandes et son speech sur les mauvais effets sur l'épiderme. Je l'adore malgré tout.

Je colle mon dos sur la paroi froide de la baignoire et laisse la flotte monter jusqu'à ma poitrine. Quand elle arrive à un très bon niveau, j'éteins et m'abandonne, ne gardant que le dessus de ma tête au sec. La chaleur infiltre, lentement, les pores de ma peau. J'ai l'impression d'être sur un petit nuage au-dessus des enfers. Et à la différence de ses âmes qui souffrent, moi je suis en sécurité. C'est comme si rien ne pouvait m'attendre.

Je ferme les yeux et déserte mon corps pour ne ressentir que le bien-être que j'éprouve. La plénitude et mon sommeil à rattraper ont raison de moi. Je me sens emportée par les bras de Morphée et sombre dans une léthargie.

/

La pièce dans laquelle je me trouve semble si sombre. Je suis allongée sur un lit qui n'est pas le mien. La lumière jaillit à travers les trous du volet, qui n'est pas complètement fermé. Je regarde autour de moi pour visualiser un repère ou même une personne.

— Est-ce qu'il y a quelqu'un ? demandé-je assez fort, pour me faire entendre.

Seul le silence me répond sur le moment.

J'essaie de me lever, mais je suis retenue par des chaînes qui sont attachées au barreau de la tête de lit.

— Qu'est-ce que...

Je me débats de plus en plus fort, alors que la panique me gagne. Je me mets à hurler en prenant conscience que la situation n'est pas normale.

— AIDEZ-MOI !

Une langue, claquant sur un palet, fait écho jusqu'à moi. Je cesse de bouger et balaie à nouveau la pièce. Mes yeux s'écarquillent quand je découvre, tapi dans l'ombre, deux personnes. Elles semblent grandes avec une musculature imposante pour l'un d'eux. Je ne distingue pas très bien leur visage. Ils paraissent à la fois familiers et inconnus. Je les entends chuchoter entre eux, toutefois je n'arrive pas à comprendre ce qu'ils se disent. L'un d'eux jette un œil vers moi, puis se penche à nouveau vers l'autre individu.