From life to death

Prologue :

Ça y est, une nouvelle année commençait et ça m'effrayait.  D'une part parce que l'inconnu, ce traître, rendait mon appréhension encore plus sûre d'elle et aussi parce que je n'étais pas prête à surmonter encore une fois, cette terrible envie de m'enfermer dans un coin de ma tête pour survivre. Refouler cet élan de peur qui menaçait de m'avaler, j'avançai, valise en main, vers le train qui m'emmènerait à Poudlard, un château à la fois hanté et paisible. Comme d'habitude, j'entrai dans le wagon des Serpentards pour chercher un compartiment vide (chose impossible ou presque quand on arrive à deux minutes du départ). Une fois mes recherches finies, je déposai mes affaires à côté de moi, sur un des sièges en tissu noir et m'adossai contre la vitre couverte de buée hivernale, n'ayant qu'une envie : fermer les yeux.

Repensant à ma cinquième année, je me rappelai à quel point, celle-ci avait été intense.

Premièrement, j'avais passé mes B.U.S.E.S avec mention, même si ça avait été un calvaire. Deuxièmement, je m'étais mise en couple avec mon pire ennemi et meilleur ami (je vous expliquerai plus tard). Pour finir, les dernières semaines de vacances m'avaient achevée. Je ne pouvais plus me résoudre à fermer l'œil, la nuit, à cause de ces stupides cauchemars. Ça faisait deux longues semaines et comment vous dire que ça se remarquait aisément sur mon visage : mes cernes étaient si violacées qu'on aurait presque pu croire que j'avais deux yeux au beurre noir, ce qui, chez moi, était très peu commun, comparé à Matthéo.

En effet, faire partie du groupe des Serpentards les plus populaires de l'école avait certes, des avantages mais aussi beaucoup d'inconvénients.

Cest vrai qu'au début je ne m'entendais pas du tout avec eux, absolument pas. Ils se moquaient de ma relation amicale avec une "Sang de bourbe". La vérité, c'est que, personnellement, je ne tenais pas compte de ces histoires de sang pur ou impur. J'étais moi-même de sang-mêlé.

Ils m'insupportaient. Ils faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour me rendre la vie impossible. Bref, je les détestais et eux aussi. Cependant, les problèmes qui m'avaient submergée durant l'année, avaient rendu concrète la complicité que nous avions, et nous revoilà, tous ensemble, comme les 5 doigts de la main.

Je regardais défiler les arbres baignés dans la lumière aveuglante de l'aube et leurs feuilles qui, une à une, se fondait dans le paysage avec élégance, plongée dans mes pensées.
Le manque de sommeil commençant grandement à prendre le dessus, mes paupières tombèrent d'éreintement sans que je m'en aperçoive.

Une voix me fit sursauter. Légèrement somnolante, je me redressai pour accueillir mes amis.

"Salut les garçons."

"Salut, Ana. Alors, depuis quand tu ne nous attends pas pour trouver un compartiment ? On pensait que tu n'étais pas là."

La voix espiègle d'Enzo me redonna le sourire tandis qu'il s'installait sur les sièges libres en compagnie de Drago Malefoy qui se mit en face de moi et Théodore Nott qui se positionna à ma gauche avec Matthéo Riddle.

"Salut." Me dit-il.

"Salut. Vous avez passé de bonnes vacances ?"

"Oui ! Je suis parti en France, c'était fascinant." S'enquit Théo en premier, ravi.

"Oh trop bien !! Et alors, tu es allé à Paris ?"

"Absolument, très chère. J'ai vu la Tour Eiffel et l'arc de triomphe. J'ai mangé des croissants et le mieux, c'est que j'ai rencontré une française ! Mais garde ça pour toi, je sais que les autres seraient contents de se moquer de moi."

J'éclatai de rire sous les regards intrigués de nos pairs.

"Qu'est-ce qu'il a dit qui te fait autant rire ?" Demanda Matthéo, curieux.

"Rien, rien. T'inquiète, avec moi ton secret sera bien gardé !"

Théodore avait déjà étudié le français plus jeune mais moi j'étais née là-bas. Avec lui, c'était très pratique quand on voulait nuire aux autres parce qu'ils ne comprenaient rien du tout.

"Ça va, toi ?" Dit Drago à mon intention.

"Oui, pourquoi ?" Répondis-je, quelque peu troublée.

"Tu parais épuisée."

"Oh ça, oui, je n'ai pas beaucoup dormi ces deux dernières semaines. Mais ce n'est rien de grave, pas de quoi s'inquiéter..."

Je savais que dire cela, allait empirer les choses mais je ne pus m'en empêcher. Les garçons avaient toujours été protecteurs envers moi, alors dès qu'il m'arrivait quelque chose, je pouvais compter sur eux pour être les premiers au courant. Malheureusement, là, ils ne devaient rien savoir...