La mort, une surprise qui fait l'inconcevable au concevable :

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Et me fit passer par-dessus la rambarde. Pendant un court instant, je sentis la gravité jouer sur mon corps et me faire tomber dans le vide. Instinctivement, je me raccrochai à la balustrade pour m'éviter une mort certaine et soupirai de soulagement. Cependant, ce fut de très courte durée. Je relevai la tête et aperçus devant moi, un Mangemort. Celui-ci me sourit cruellement, posa sa main sur ma poigne et commença à retirer mes doigts un à un. Prise de panique, je hurlai à l'aide qui ne venait pas, évidemment, et tentai de retrouver un point d'ancrage mais sans succès. Quand mon petit doigt fut arraché, je tombai en criant à m'en détruire les poumons. Tout était flou autour de moi tellement j'allais vite. Paralysée, je fermai les yeux bien forts dans l'espoir que ce fut un cauchemar et que je me réveille dans mon lit, aux côtés de Matthéo. Ma tête rencontra le sol.

P.O.V de Tom :

Je détestais mon père. Je détestais ce qu'il était et je détestais être son fils, porter son nom. J'aurais aimé pouvoir le lui dire en face mais la peur m'empêchait de prononcer le moindre son dès qu'il en venait de mes sentiments. J'avais toujours été forcé de le suivre, de l'observer massacrer des innocents et d'obéir à ses ordres mais plus maintenant. Depuis que j'avais rencontré Ana, tout avait changé. Quand elle m'avait vu pour la première fois, j'avais senti cette chose étrange dans le creux de ma poitrine sans pouvoir l'identifier. Jusqu'à présent, j'avais toujours en quelque sorte caché ce que je pouvais éprouver, de peur que ça se retourne contre moi. Une faiblesse. Voilà ce que mon père disait des émotions. Une faiblesse, un poids qui nous rendait sensible et prévisible. Qui nous rendait misérable. Mais tout de suite, cette vulnérabilité m'aidait à tenir ma baguette. Elle m'arrêtait lorsque je ressentais l'envie de baisser les bras face aux yeux rouges de mon père. Je me battais. Je me battais pour ça. Mais aussi pour Ana, pour Matthéo et pour ma nièce qui ne méritait pas d'avoir un oncle incapable d'aimer par simple égoïsme.

Je ne savais pas où était mon frère, actuellement. La dernière fois que je l'avais vu, il se dirigeait vers notre père, furieux mais depuis, aucun signe de sa part ne m'indiquait qu'il allait bien. Quant à Ana, heureusement, elle était en sécurité avec sa fille.
Je courais dans les couloirs, à la recherche de Matthéo mais je ne le trouvais pas. L'inquiétude commença à grimper en moi, sournoise. Je respirai un grand coup, habitué à raisonner et à ne pas me laisser envahir par mes sentiments. Je scannai tous les corps que je pus apercevoir, espérant repérer des cheveux bouclés mais non. La poussière se mettant sur mon chemin, je dus plisser les yeux pour réussir à avancer sans me les brûler. Tout en regardant où je mettais les pieds, je descendis un grand escalier et arrivé en bas, j'observai les alentours et parus voir un autre corps sur le sol, entouré d'une mare de sang. Essayant de découvrir l'individu, je me rapprochai prudemment. Pas à pas, je décelai un trait familier sur la silhouette de la victime. Des mèches châtain clair. La réalité s'abattant sur moi, je tombai à genoux à ses côtés et me penchai au-dessus d'elle.

"Réveille-toi... Ana, je t'en prie... Réveille-toi ! Ana !!!" Criai-je, en essayant de conserver mon calme, difficilement.

Je soulevai sa tête et ensuite ses cheveux pour voir la blessure mais le sang qui s'écoulait à flots ne permettait pas de juger l'ampleur de l'entaille. Je jurai silencieusement et pris Ana dans mes bras en la suppliant de rester en vie, le temps que je l'amène dans la Grande Salle pour qu'on s'occupe d'elle. Son pouls étant quasi-absent, je courus le plus rapidement possible en essayant d'éviter le champ de bataille. Pleurant maintenant à chaudes larmes, j'ouvris les grandes portes en bois et hurlai à l'aide. Mme Pomfresh accourut, la main sur le coeur en nous voyant tous deux couverts de sang séché. Elle s'empressa de pointer un lit valide et de me demander ce qu'il s'était passé.

"Je-je ne sais pas, je l'ai trouvé comme ça... S'il vous plaît, dites-moi que vous pou-pouvez faire quelque chose, elle ne doit pas mourir !!" Arrivai-je à balbutier en sanglotant.

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant