Une fille désespérée, des garcons désemparés :

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Je me dirigeai vers le lac noir. Heureusement que je revenais la veille des vacances de Noël, je n'aurais aucunement supporté la présence de tous les élèves. Ce matin, la plupart étaient rentrés chez eux, il ne restait que Parkinson et les garçons dans ma maison. Ça allait être dur de passer deux semaines avec elle.

Je grimpai sur l'arbre et m'assis sur une des branches les plus hautes, de façon à être partiellement cachée.
Il fallait que je commence à réfléchir à l'accomplissement de son plan. Mais comment allais-je faire sans attirer les soupçons de mes compagnons ? De trouver un plan qui tienne la route et qui soit sans faille ? Par le passé, toutes mes idées avaient échoué. Et puis, quand bien même, je réussirais, serais-je capable de l'exécuter ?? Rien qu'à la pensée, ça me faisait mal.
Ne pas s'attarder sur les émotions. C'est ce que mon père me disait toujours. De ne pas perdre mon temps avec les choses qui me blessaient et me focaliser sur les plus importantes.
Soudain, j'eus une idée ! La chambre des Secrets ! Bien sûr ! C'était l'endroit idéal pour mettre à profit mes projets, enfin, les siens.
Heureuse, non plutôt, soulagée d'avoir une issue qui ne soit peut-être pas une mort certaine, j'allai dans les toilettes de filles du deuxième étage. Celle de Mimi Geignarde. Malgré tout ce qu'on disait d'elle, je l'avais toujours apprécié si je passais outre son tempérament de feu. À chaque fois que j'allais là-bas, nous discutions, seulement tout de suite, je n'avais pas le temps de bavarder sur le fait que les élèves étaient horribles.
Par chance, le fantôme n'était pas là, peut être était-elle dans les tuyaux de canalisation. Je prononçai les mots "Ouvres-toi " en fourchelang. C'était un des avantages d'avoir été élevé par Tom Riddle. Quand le lavabo disparut, je m'engouffrai à l'intérieur, ignorant les soubresauts de mon ventre. Bientôt, la pénombre m'engloutit entièrement et une fois, arrivée en bas, j'allumai les lieux avec ma baguette.
C'était glauque. Des os et des morceaux de cadavres jonchaient le sol, craquant sous mes pas. Les murs étaient détruits par l'humidité et je ne vous parle même pas de l'odeur. Respirant par la bouche, j'avançai dans les profondeurs de la chambre. Je savais que le Basilic était mort mais quand bien même, c'était effrayant.

Deux heures après, je retournai à la surface, en priant pour que personne ne me voit dans cet état, c'est à dire trempée avec une cheville en moins. Parce que, dans le noir, je m'étais débrouillée pour trébucher sur un crâne de je-ne-sais-quoi et que depuis, je boitais. J'arrivai au dortoir saine et sauve. Je fermai la porte derrière moi et murmurai un léger " Oh non. " devant les quatre paires d'yeux qui me fixaient.

"Ana ! Ça va ??" S'écria Matthéo.

"Oui, oui, tout va bien ! Aucune raison de paniquer..."

"Tu es sûre ??" Dit le blond.

"Oui..."

Je m'efforçai de marcher le plus droit possible. Et tombai sur Matthéo qui me barrait la route.

"Et tu vas me faire croire que ça va ?" Me relança-t-il, son fameux sourire apparaissant au coin de ses lèvres.

"Ce n'est rien, j'ai trébuché, voilà tout." Dis-je lui épargnant de poser la question.

"Comment tu as fait ?" Demanda Théo.

"Euhm..."

Le plus vite possible, je cherchai une réponse plausible à ma chute.

"Les escaliers."

Je me relevai et ouvris la porte de la salle de bain mais Enzo me bloqua l'accès.

"Berkshire, bouge de là, je vais prendre une douche."

"Premièrement, je m'appelle Enzo, à la rigueur Lorenzo mais pas Berkshire. Deuxièmement, il faut que tu mettes de la glace sur ta cheville et troisièmement, tu vas nous expliquer pourquoi tu es trempée de la tête aux pieds."

"Je mettrai de la glace après ma douche et je n'ai pas la moindre envie de vous raconter le pourquoi du comment je suis comme cela, Berkshire" Ajoutai-je avec un sourire fier.

"Ce n'était pas une question mais un ordre, Ana. Alors soit, tu fais ce qu'on te dit, soit tu ne sortiras pas."

"Attendez..."

Je remarquai qu'ils m'avaient collés contre le mur, face à eux. Je ris, nerveuse et en colère.

"Vous n'allez pas me menacer, tout de même !"

"On va se gêner tiens ! Tu n'es pas la seule à avoir changé. Tu nous as abandonné et maintenant qu'on te demande des explications, tu te défiles !" Continua Enzo.

"Il a raison. Il va falloir que tu parles. Tu nous dois au moins ça ! Au manoir, tu nous as accusé de t'avoir trahi. Mais, tu veux savoir ?" Rétorqua Matthéo.

Je l'observai, luttant contre l'envie de tout leur raconter. Seulement, je ne pouvais pas ! Parce qu'alors, ma résurrection aura été vaine !

"Tu ne vaux pas mieux que nous."

Et là, ils se mirent tous à parler en même temps, m'accusant, me hurlant que j'étais une horrible personne, que je ne pensais qu'à moi et qu'ils ne m'aimaient plus comme avant.
Et ce fut plus fort que moi. Je me mis à pleurer comme je n'avais jamais pleuré auparavant. Tout me submergeait : la tâche que je devais accomplir, la tristesse de me retrouver seule face à mes amis, d'être confronter à ce terrible dilemme. D'avoir à supporter une énorme pression au quotidien mais surtout, de devoir mentir dans les yeux, des personnes qui comptaient le plus dans ma vie...

Me voyant ainsi, terrorisée par le haussement de leur voix et le désespoir, recroquevillée sur moi-même par terre, ils s'arrêtèrent. Désemparés, ils ne savaient que dire. Brusquement, Drago s'en alla, suivi de près par Matthéo et Théo. Le seul à rester fut Enzo, qui me prit dans ses bras, encore étonné par ce changement d'expression de ma part. Nous ne parlâmes pas. Pendant l'étreinte, je me blottis contre lui, espérant que j'allais tomber dans le sommeil et échapper à la réalité étant donné que j'étais éreintée, physiquement et mentalement.
Toutefois, ma prière ne fut pas exaucée et c'est sans un mot que je me dégageai et partis prendre une douche, non sans avoir remercié mon ami du regard.

Je restai environ, trente minutes sous la douche jusqu'à ce que mes jointures soient réchauffées. L'eau chaude me faisait du bien et me redonnait assez de force pour me ressaisir et sortir de ma chambre. Je comptais aller dans les cuisines chercher de la glace et la mettre sur mon pied endolori quand je me stoppai sur une marche de l'escalier menant à la salle commune. Je reconnus la voix des garçons. Ils parlaient de moi. Pas étonnant. Je m'assis et tendis l'oreille pour les écouter.

"Je ne comprends pas ce qu'il se passe avec Ana. Elle revient d'entre les morts et maintenant, elle nous rejette !" S'enquit Théo.

"Oui, c'est comme si elle n'était plus elle..." Rajouta Enzo.

"Vous avez vu comment elle a changé de style ???" Dit Drago.

"Oui, mais moi, ce que je trouve bizarre, c'est ce collier qu'elle porte. Elle a toujours détesté porter des colliers ! Même ceux qu'on lui offrait !"

Ah mince ! Ils avaient donc remarqué cela aussi. Dis donc et moi qui croyais que les garçons n'étaient pas très observateurs. Je m'étais apparemment trompée...

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NDA :

Salut !!!
Voilà, enfin, un autre chapitre ! Je suis désolé pour mon absence mais bon, vous savez la rentrée, les devoirs... bref, je vais me rattraper les week-ends.
J'espère que ça va vous plaire et n'hésitez pas à me dire si vous trouvez que l'histoire pourrait être améliorée !

Xo🥰😝

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant