Chapitre 5 :

851 30 13
                                    

J'entendis un bruit provenant de l'autre pièce. Une porte qui claquait. J'allai voir qui était entré quand je me stoppai net.
C'était Matthéo et je ne comptais pas argumenter avec lui. Si je lui parlais, ça finirait en dispute, ce que je voulais éviter. Donc, je préférai l'ignorer.
Malheureusement, lui avait choisi l'autre option.

"Ana, cesse de m'ignorer."

Un silence s'installa.

"Ana, tu ne t'en sortiras pas aussi facilement. Je suis super énervé contre toi."

Cette phrase me fit sortir de mon mutisme.

"Moi aussi, figure-toi ! J'en ai marre d'être traitée comme une enfant. Ne fais pas ça. Ne vois pas cette personne. Arrête de boire. Arrête de fumer. C'est mauvais pour toi. Cesse tes caprices. Ne te suicide pas !
Eh bien, moi je n'en peux plus. Je fais ce que j'ai envie de faire quand ça me chante et ce n'est sûrement mon petit ami qui va me dire ce que je dois faire ! Alors, toi et les autres, allez vous faire foutre !!"

Je repris mon souffle et commençai à ouvrir la porte.

"Non, tu ne pars pas. Je n'ai pas fini."

Il claqua de nouveau la porte et se mit devant.

"Laisse-moi passer."

Il se mit à hurler.

"NON. TU CROIS ÊTRE LA SEULE À POUVOIR T'ÉNERVER ?! ET QUE JE VAIS M'EXCUSER D'ESSAYER DE TE PRÉSERVER ??? Et bien tu te trompes. On veut simplement t'aider et toi, tu nous rejettes comme si on ne faisait rien pour toi !"

"MAIS JE N'AI PAS BESOIN D'AIDE !"

"SI ET TU LE SAIS !"

"NON !!!!"

"SI, SINON JAMAIS TU N'AURAIS ESSAYÉ DE SAUTER DE LA TOUR D'ASTRONOMIE L'ANNÉE DERNIÈRE ET JAMAIS TU NE PORTERAIS DE PULL PENDANT CETTE CHALEUR ! Ne crois pas que je n'ai pas remarqué toutes tes tactiques pour qu'on ne voit pas ce que tu te fais ! Alors si, si ! Tu as besoin de notre aide et il serait temps que tu t'en rendes compte..."

"Quand bien même, je ne vous ai jamais demandé de m'aider !"

"C'est normal ! Parce que ça sert à ça les amis ! À pas avoir besoin de demander ! Mais évidemment, tu ne dois pas savoir cela puisque tu n'en avais pas avant."

Touché... Je retins mes larmes assez longtemps pour lui dire d'une voix tremblante : "C'est bon, je peux sortir ?" Et pour courir vers mon endroit favori :  la tour d'astronomie.
Je loupai tout les cours de l'après midi, y compris le dîner. J'avais beau être affamée et épuisée de ne pas avoir mangé de la journée, je préférais rester ici et de loin... Je camperai là si ça veut dire ne plus jamais rencontrer les yeux pleins de haine de mon amour. Au moins, je pouvais observer les étoiles dans ce ciel d'encre, semblables à des flocons de neiges immobiles dans le ciel.
À l'horizon, j'arrivais à percevoir le lac à côté duquel, l'arbre favori de notre bande trônait. Et si je tournais la tête, je pouvais voir la cabane du garde-chasse Hagrid et de son jardin rempli de pousses de citrouilles pour Halloween. Je détournai les yeux. Je détestais Halloween.
En partie parce que je trouvais stupide de fêter les monstres qui nous faisaient faire des cauchemars et entre autre parce que ma mère et mon père étaient morts le soir de cet événement. Donc, je n'avais aucune raison de me réjouir à l'idée de manger des bonbons...

J'étais dans un semi-sommeil quand je sentis qu'on me portait. J'essayai d'ouvrir les yeux. En vain. Ce n'est que lorsque je sentis ma tête se poser sur un oreiller que je réussis à percevoir le souffle de l'inconnu dans mon oreille qui me murmurait : "Je t'aime Ana. Ne l'oublie pas..."
Et je sombrai.

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant