La culpabilité est quelque chose que je ne souhaite à personne...

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Ce matin, je me réveillai d'une humeur massacrante. Je savais qu'aujourd'hui était le jour fatal et je n'y étais toujours pas préparée. J'étais morte d'inquiétude et d'autant plus quand je me disais que je l'étais bientôt tout court.
Pendant la nuit, je m'étais réveillée plusieurs fois et j'en avais profité pour réfléchir à un plan. Malheureusement, les plans que j'échafaudais avaient à chaque fois, une faille quelque part et c'en était d'autant plus agaçant...

Je ne parlai pas de toute la matinée et bien sûr, mon silence ne fit qu'aggraver les choses puisque n'ayant aucune distraction, je broyais du noir et empirais mon humeur.
Je marchai près de la lisière de la forêt pour avoir un peu de paix quand je sursautai. J'étais un peu près sûre à cent pour cent que j'avais vu une silhouette derrière cet arbre, là-bas. Je décidai de ne pas m'en soucier. Cependant, plus je marchais, plus le sentiment d'être observé grandissait en moi comme un verre qui se remplit. N'en pouvant plus, je me retournai pour voir, cette fois d'une façon très distincte, une personne qui se tenait à l'orée du bois.

"Qui êtes-vous ??"

"Je pense que tu le sais déjà, Darling."

Je me figeai. Une seule personne m'appelait comme cela, une personne que je connaissais depuis bien trop longtemps à mon goût, un garçon psychopathe qui m'effrayait. Tom Riddle Junior.
Je vous explique : Matthéo avait un grand frère, d'un an de plus que lui, qui travaillait pour son père, volontairement.
Dans le passé, il avait ma "Garde" en quelque sorte... J'étais forcée de lui obéir.
Et bien sûr, je savais qu'il aimerait se voir attribuer une tâche aussi géniale que celle de me ramener pour faire de moi l'une des leurs.

"Tom..." Murmurai-je.

"C'est bien ! Je vois que tu as bonne mémoire. Maintenant, tu vas me suivre gentiment, sinon, tu sais que ce que je serai obligé de faire, Darling..."

"Non."

Je sortis ma baguette et la pointai sur lui. Pas de chance, il me désarma sans même prononcer de sortilège. Je me retrouvai sans défense devant l'un de mes pires cauchemars. Pas terrible...
Je tentai, sans grande conviction, de m'enfuir mais évidemment il me rattrapa et je tombai à la renverse. La peur m'avait poussé à courir vers le château, chose inutile vu la position dans laquelle je me trouvais à présent.

"Tant pis. Je vois que tu préféres la manière forte."

Tom s'accroupit devant moi, me serrant les poignets d'une force que je ne lui croyais pas capable et commença à tourner sa baguette dans le sens des aiguilles d'une montre. Je me débattai, prise de panique, puis m'effondrai sur Tom, ma tête lourde ne tenant plus sur mon corps. Je fermai les yeux malgré moi et eus seulement le temps d'écouter le ricanement de mon kidnappeur et son chuchotement à mon intention.

"À tout à l'heure, Moore. Fais de beaux rêves, cette fois."

Juste avant de tomber dans l'inconscience, je me rappelai que cette phrase était exactement la même que son frère m'avait dit après que j'eus fait des cauchemars, une nuit. Mais comment était-ce possible ?

Plus tard, je me réveillai, attachée à une chaise. Je regardai autour de moi mais ne vis personne. Super ! Je ne savais pas où j'étais, même si j'avais quelques soupçons, je ne savais pas depuis combien de temps j'étais ici et je ne savais pas non plus pourquoi il avait fallu m'attacher. Même mes souvenirs étaient vagues.
Je n'eus pas beaucoup de temps de réflexion car on entra dans la pièce. Avertie par le bruit de la porte qui grinçait, je me redressai le plus loin possible de cet arrivant.
Puis, j'entendis cette voix.

"Tiens, Ana, tu es enfin réveillée ! Je me demandais quand tu le serais. Je t'avais dit de ne pas te débattre mais tu ne m'as pas obéi et je t'avais dit de ne pas opposer de résistance, mais tu n'en as rien fait. C'est pourquoi je considère, à présent que la marque ne te vaut pas."

Envahie par un immense soulagement, je soupirai. Toutefois, celui-ci fut de courte durée.

"À la place, je vais te punir. Pour m'avoir désobéi et menti."

"Mais, Maître, jamais je n'aurais osé vous mentir !" Répliquai-je doucement, d'une voix tremblante.

"Une fois de plus... Ana, je peux lire dans ton esprit que tu ne veux pas faire partie de ma famille !"

"Quoi ! Vous osez appeler ça une famille ???!!! Ce sont vos serviteurs ! Vous vous servez d'eux comme vous vous servez de vos fils !! Vous êtes un horrible monstre ! Sans coeur et sans sentiment !" M'énervai-je, sentant l'adrénaline couler dans mes veines.

Puis, je me taisai. J'avais beau être morte de trouille, je ne regrettais pas un seul des mots que je venais de dire. Je savais que je le payerai..

"Tom."

"Avec plaisir, père."

Tom s'approcha de moi. Me dominant de toute sa taille, il me détacha et me força à reculer jusqu'à ce que j'ai atteint le mur derrière mon dos.
Voldemort sortit me laissant à nouveau seule avec mon bourreau.

"Alors, Ana, je t'ai manqué pendant toutes ces années ??"

Je ne répondis pas.

"Non, ne me dis rien. Je vais le découvrir par mes propres moyens. Toutefois, je ne peux pas t'assurer que ça ne te fera pas mal.
Legilimens !" Cria-t-il.

Une douleur me traversa la tête. C'était atroce. Je ne pensai, soudain, plus qu'à la douleur. J'avais les paupières fermées.

Cela faisait, j'imagine, une vingtaine de minutes que je hurlais à m'en casser les cordes vocales... Je n'entendais même plus Tom.

C'est alors que je vis un miracle se produire. Alors que je souffrais et peinais à rester consciente, Tom s'écria.

"Matthéo !!! Reste où tu es !!!"

"Non, y a pas moyen qu'on te laisse faire du mal à notre meilleure amie !" Rétorqua Drago, encouragé par les trois autres.

J'ouvris les yeux et plongeai dans ceux de mon cœur lui-même. J'y vis la peine de me découvrir ainsi et la culpabilité, la colère contre son aîné et la peur que celui-ci me fasse encore plus de mal. Je me détournai. C'était beaucoup trop pénible à regarder. En plus, je ne savais ce que trahissaient mes prunelles. Peut être y verrai-t-il le dégoût de moi-même, la peur, la douleur et la frustration de ne pas avoir réussi toute seule comme je l'espérais au début.

Je me contentai de baisser les yeux vers mes mains vierges de sang.   Heureusement. Car je n'étais pas sûre que mes nerfs auraient réussi à supporter ça...

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant