Chapitre 51 :

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P.O.V d'Ana :

Deux ans plus tard...

"Vous êtes prêts ??? On vous attend !!" Hurlai-je, sur le seuil de la porte.

"C'est bon, on arrive, pas besoin de crier !" Me répondit Tom, de très bonne humeur comme d'habitude.

Je levai les yeux au ciel avant de me tourner vers notre voiture dans laquelle Ella attendait, le sourire aux lèvres tandis qu'elle se parlait à elle-même dans son propre vocabulaire, celui que nous ne comprenions pas. Je ris doucement à cette vue et regardai mon petit-ami traîner Drago, Théo et son frère dehors, exaspéré.

"Bougez-vous, on va rater l'avion à cause de vous !"

"Rohhh, on est pas si en retard que ça... Vous êtes stressés ou quoi..." Marmonna Drago.

"Non, pas du tout, mais ça fait dix minutes qu'on est là alors qu'on vous a envoyé un message pour vous dire qu'on arrivait ! Et vous n'aviez même pas préparé vos sacs !?" Grondai-je.

Matthéo et moi soupirâmes devant leur désintérêt et montâmes dans la voiture. Tom se plaça au milieu pour s'occuper de sa nièce et Théo s'assit à sa gauche car Drago, étant malade durant le trajet, avait son siège attribué dans le coffre. Matthéo démarra sa Mercedes et une dizaine de minutes plus tard, nous arrivâmes à l'aéroport. Chacun prit ses valises et je portai ma fille dans mes bras. Quand toutes nos affaires furent prises en charge par les bagagistes et que notre vol fut annoncé, nous allâmes nous poser dans un coin calme près de la porte C qui servirait de transfert pour les passagers. Ella, sur mes genoux, jouait avec le mini balai enchanté que Théo lui avait offert pour ses deux ans, il y a trois semaines. Pendant que ce dernier sortait fumer une cigarette avec Matthéo, Tom alla se chercher un café tandis que moi et Drago restâmes pour surveiller ma fille. 

"Maman ? Ago ?" Murmura Ella en pointant mon meilleur ami, à moitié endormi sur son siège.

Je souris et secouai la tête face à sa prononciation.

"Pas Ago, ma chérie, Drago. Essaye de dire Drago ?"

"Ago !" Dit celle-ci en riant doucement. 

Elle se glissa sur le sol et marcha jusqu'à lui pour se positionner dans ses bras et fermer les yeux. Je décidai de lire un peu tout en surveillant sa silhouette pelotonnée sur les jambes de Drago qui, ayant senti sa venue, l'avait enlacée. Quelques minutes plus tard, Tom revint, un verre fumant à la main. Il soupira, s'assit à côté de moi et sirota son café en silence. Je savais qu'il était épuisé, ses nuits se résumaient à des cauchemars, tout comme Matthéo. Les deux n'arrivaient pas à oublier la nuit où ils ont dû tuer leur propre père, quant bien même c'était mérité. 

"Tom ? Tu as l'air fatigué. Tu n'as encore pas dormi, hein ?" Lui posai-je la question, d'un ton qui se voulait tendre.

"Pas vraiment... J'ai dû avoir quelques heures peut-être... Quatre heures tout au plus. Ne t'inquiète pas pour moi, je vais bien." Me répondit-il avec un semblant de sourire.

"S'il te plaît, ne commence pas à te renfermer... Je n'ai pas besoin de ça, ton frère le fait déjà avec moi... Je ne peux pas m'en empêcher, je sais que c'est dur. Et je veux vous aider."

"Ana, c'est trop compliqué et puis, tu ne comprendrais pas."

"En quoi je ne comprendrais pas ? En quoi le fait que vous soyez orphelins et que vous ayez des cauchemars parce que vous êtes ceux qui avez tués votre père ne serait pas simple à saisir pour moi ?" Fronçai-je, les sourcils. "J'ai vécu la même chose, mes parents sont morts aussi. Je peux comprendre ce que vous ressentez."

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant