La marque des Ténèbres :

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Je m'approchai du bruit en question et ce que j'y découvris me glaça le sang.
Un détraqueur.
Une créature horrible, habillée d'une cape noire et d'une capuche, Sans visage mais pouvant t'enlever ton âme.

Sa cape faisait un son effrayant tandis qu'il lévitait dans ma direction. J'essayai de me rappeler quel sort servait à les éloigner. Malheureusement, la peur m'empêchait de réfléchir et je n'arrivais pas à convaincre mes jambes de courir dans le sens opposé. Bientôt, il fut assez près pour que je sente son souffle. Le bonheur quitta mon corps remplacé par un désespoir sans fin... J'eus l'impression que plus jamais je ne rirais.
Le monstre commença à aspirer les dernières particules de paix et de joie de mon esprit. Je commençais à perdre conscience et alors j'entendis des voix :

"Tu sais que tu ne peux pas résister, Ana Moore. Tu vas bientôt me rejoindre que tu le veuilles ou non."

"Oui et tes parents seront tellement fiers de toi."

Je me laissai tomber à terre et me prit la tête dans les mains.

"Arrêtez ! S'il vous plaît. Je ne veux pas, je ne veux pas..."

Les larmes coulaient sans que je puisse les en empêcher. Je ne cessais de répéter ces mots, si bien que je n'entendis pas qu'une personne m'avait trouvé. Elle fit apparaître un patronus : une colombe blanche, en prononçant la formule "Expecto Patronum". Ah, voilà, c'est ça. Cette même personne s'agenouilla à mes côtés et me secoua.

"Ana ! Ana ! Eh ! Calme toi, je suis là ! C'est moi !!!"

"Non ,non, non. Il me veut, il va me faire du mal ! Mais je ne veux pas, je ne veux pas..."

"Oui, d'accord tu ne veux pas. Tu n'es pas obligée. Tu ne crains rien, je suis là."

C'est là que je pris vraiment conscience de qui était en face de moi en train me caresser les cheveux pour m'apaiser.

"Matthéo ?"

"Oui, c'est moi. Qu'est ce qu'il s'est passé ?"

"Y a ce... Ce... Détraqueur qui m'a surprise et il a commencé à... À m'attaquer."

"Non, pas ça ! Qu'est-ce qui t'a effrayé comme ça ?"

"J'ai entendu des voix..."

"Des voix ? Et que disaient-elles ?"

"Elles disaient..."

Les paroles de ces individus me revinrent si brusquement en tête que je laissai échapper un sanglot étranglé et frissonnai.

"Nan, c'est bon, si c'est trop dur, je ne te forcerai pas à me le dire mais la prochaine fois que ça t'arrive, tu m'en parleras, d'accord ?"

Je hochai la tête. En même temps, il fallait que je lui dise, ce n'était pas la première fois et ce ne serait sûrement pas la dernière. Simplement, les mots restaient coincés dans ma gorge comme si quelque chose m'empêchait de le dire. Reprenant mes esprits, je commençai à me demander comment Matthéo m'avait trouvé étant donné que j'étais en plein milieu de la forêt interdite. Je lui posai la question.

"Oh, eh bien, je t'ai suivi, à vrai dire."

Je regardai autour de moi mais je ne vis que le mien.

"Mais tu n'as pas de balai."

"Je suis resté à la lisière des arbres. Et c'est quand je t'ai entendu crier que j'ai couru vers toi."

Apparemment, j'avais hurlé. Je ne m'en étais même pas rendue compte.
Nous rentrâmes au château à pieds, mon balai en main.

"J'ai toujours su que j'avais un mauvais karma à Halloween."

Matthéo eut un léger rire et me dit toujours souriant :

"Ça va s'arranger."

"Ah ouais ? Et comment ?"

"On va égayer ta journée."

"J'ai hâte de voir ça..."

Les garçons accoururent vers nous, l'air choqué.

"Salut." Fis-je avec un petit sourire triste.

"Ana ! Tu nous as fait trop peur !" S'écria Drago.

"Faut que tu arrêtes de nous faire des frayeurs comme ça !" Renchérit Théo.

"Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu es tombée par terre ou quoi ?" Me demanda Enzo.

Surprise, je jetai un coup d'œil à mes habits. Et râlai. Putain ! Ma tenue est dégoûtante. Mes genoux et le bas de mes jambes étaient couverts de boue et mes bras étaient vert à cause de l'herbe.

"Rahhhh !!! J'en ai ras le bol de cette journée pourrie !!! Pas le temps de vous raconter, il faut que j'aille mettre d'autres vêtements..."

Je m'en allai, furieuse. Fusillant du regard, tous ceux qui osaient, ne serait-ce qu'esquisser l'ombre d'un sourire, je marchai le plus vite possible dans les couloirs, n'ayant aucune envie de croiser mes ennemis.
Je me changeai et optai cette fois, pour une robe longue et collant à ma peau, laissant découvrir mes formes.
Je me dirigeai dans la bibliothèque. Il était onze heures, j'avais donc, le temps de lire avant de devoir supporter la Grande Salle et ses stupides décorations...

"Ana Moore ?"

Je me retournai pour lorgner un première année tenant une enveloppe.

"Quoi ?"

Le petit s'empressa de me donner la lettre.

"C'est de la part du professeur Rogue." Dit-il d'une toute petite voix.

"Sais-tu ce que c'est ?"

"Non."

"Très bien, tu peux disposer. Merci."

Le gamin acquiesça et me laissa, plantée ici devant la porte.
Je me dépêchai d'entrer, de m'installer dans une chaise et d'ouvrir l'enveloppe, me demandant bien ce que me voulait Rogue.

Voici le contenu de la lettre :

Chère enfant,

Je t'informe que tu obtiendras la marque des Ténèbres vendredi.
Sachant que tu pourrais refuser, quelqu'un te récupérera. Je ne te dis pas quand ni comment. Ça gâcherait la surprise...

Le seigneur des Ténèbres.

Soudain, l'air fut plus dur à respirer et j'eus chaud. Je sortis et allai prendre l'air de nouveau. Décidément, j'étais maudite le 31 octobre !! Et nous étions jeudi... Demain, je recevrai la marque. Elle restera gravée sur mon bras à jamais. Je serai obligé de mettre des manches longues pour l'oublier. Non pas que ça me dérange puisque j'ai l'habitude, vous savez... Mais c'est le principe !!
Je me calmai au bout de 10 minutes de méditation. Il fallait que je trouve un plan pour m'échapper du manoir des Malefoy quand je serai là bas. Évidemment, il y avait plus de chance que je me fasse tuer avant mais bon, je trouve toujours cela mieux que d'avoir un fardeau de cette taille sur les épaules. Je décidai de jeter la lettre. Pas question que les garçons la voient. Si je dois mourir, je veux le faire seule même si cela me brise le cœur.
Je consultai ma montre. Midi. Il était temps de revenir à la réalité.
En arrivant dans la Grande Salle, j'ignorai les signes de mains de Hermione. Je ne lui en voulais plus mais en y repensant, la rupture des liens serait plus facile de loin. En revanche avec les garçons, je crois que... Non, je n'ai même pas les mots pour décrire ce que je ressentirai.

"Hey." M'appela Matthéo.

"Hey."

"On a une surprise pour toi."

"Ah bon ??" M'exclamai-je avec plus d'enthousiasme que le ton de la conversation le permettait.

"Oui." Rigolèrent les autres, ayant remarqué mon élan de joie.

Oui, je choisissais d'être heureuse pendant les dernières heures que je passerai avec mes meilleurs amis. Les meilleures choses qui me soient arrivées dans la vie.

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant