From life to death

Après la pluie, vient le beau temps (ou presque) :

P.O.V de Matthéo  :

J'entrai dans sa chambre après avoir parcouru les longs couloirs à l'odeur alcoolisée. C'est là que je la vis. Allongée sur ce lit d'hôpital aux draps blancs, son corps relié aux machines qui surveillaient son état. J'approchai prudemment et l'observai ouvrir les yeux doucement. Son regard à la fois fatigué et confus se posa sur moi et pendant quelques instants, elle sembla réfléchir avant que la reconnaissance ne se reflète en elle. 

"... Ma... Matthéo... ?" Murmura-t-elle, à peine audible.

Entendre sa voix après des heures à l'imaginer fit battre mon coeur à une telle vitesse que je crus qu'il allait s'échapper de ma poitrine. Les larmes me montèrent et je pris sa main, gentiment avant de m'asseoir près d'elle.

"Oui... Oui, c'est moi, Ana..." Lui soufflai-je. "Tu m'as tellement manqué..."

Elle me sourit faiblement et soupira. Tom s'avança.

"Ana..."

Elle regarda mon frère mais ses sourcils se froncèrent. 

"Comment tu te sens ?" Lui demanda-t-il en lui prenant l'autre main.

Elle ne répondit pas et sursauta un peu à son contact. En voyant sa réaction, je me rappelai ce que le médecin nous avait dit : de gros trous de mémoire, temporaires ou pas ainsi que la confusion. J'intervins rapidement.

"Hey... Tout va bien, c'est Tom, mon frère. Tu te souviens de lui ?"

Ana me jeta coup d'oeil inquiet puis, le regarda de nouveau.

"... Tom..." Répéta-t-elle, cherchant dans sa mémoire.

"C'est lui qui t'a sauvée, Ana..."

Soudain, elle hocha la tête.

"... Tom... Oui..." Chuchota-t-elle en touchant sa main.

Celui-ci poussa un soupir de soulagement et la prit dans ses bras. Elle ne l'en empêcha pas, cette fois et fondit dans son étreinte. Il lui reposa la question et elle répondit d'une petite voix.

"Je... Je suis fatiguée... et j'ai mal... à la tête... En plus, je ne me... souviens de rien..."

"Quelle est la dernière chose dont tu as conscience ?" La questionnai-je en glissant mes doigts sur sa joue pâle et légèrement creusée.

"... Le noir..."

"Le noir ? Quoi d'autre ?"

"C'est tout..."

J'échangeai un regard anxieux avec mon grand frère et le silence s'installa. Pendant quelques minutes, aucun de nous ne parla quand la porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître Drago, Théo et Hermione qui tenait ma fille dans ses bras. Ana haleta de peur au bruit de la poignée mais je la rassurai en passant mon bras autour de ses épaules tout en faisant attention au bandage qui recouvrait la quasi-totalité de son crâne.

"Oh mon Dieu, Ana !!!!" S'exclama Hermione, exaltée au possible.

Elle courut jusqu'à son lit après m'avoir donné Ella et sans prévenir, enlaça une Ana déboussolée et complètement effrayée par cet élan de joie. 

"Comment ça va ? Tu nous as fait trop peur !!! Tu as besoin de quelque chose ? Tu as soif ? Tu veux manger ? Tu as pas l'air bien ! Tu as mal à la tête ?? Si tu veux, je peux appeler une infirmière ! Oh mon Dieu, j'ai eu tellement peur !"

Celle-ci n'ouvrit pas la bouche. Les petits bip que nous pouvions percevoir grâce au Holter qui surveillait les battements de son coeur grimpèrent en vitesse et les respirations d'Ana se firent plus hachées. Je repoussai Hermione et la forçai à reculer.