Chapitre 43 :

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"MATTHÉO ! Reviens ici tout de suite !" Hurlai-je, irritée au possible.

"Ana !! Je vais juste me chercher un truc à manger, je reviens après !" S'exclama-t-il.

"NON MAIS ATTENDS, JE CROIS QUE TU N'AS PAS BIEN COMPRIS DONC, JE VAIS T'EXPLIQUER ! JE SUIS ENCEINTE !! JE SUIS SUR LE POINT D'ACCOUCHER ET J'AI SUPER FAIM ! OKAY ??? MAIS JE NE PEUX PAS MANGER !!! DONC, TU VAS ME FAIRE LE PLAISIR DE RESTER À CÔTÉ DE MOI, SANS GÉMIR COMME UN GAMIN PARCE QUE JE TE JURE QUE LA PROCHAINE FOIS QUE TU TE PLAINS, JE TE TUE !"

J'étais au comble de la fureur. J'étais maintenant toute rouge de colère et j'avais la voix cassée à force de crier à m'en briser les cordes vocales. Matthéo ainsi que les garçons reculèrent du lit visiblement étonnés et effrayés par ma réaction plus qu'exagérée.

"C'est bon, c'est bon ! Je reste ! On se calme !" S'écria Matt, encore sonné par mes hurlements.

Il se rassit sur sa chaise et croisa les bras en me jetant des petits regards par à-coups. Le silence revint. Un peu près. J'entendais Tom respirer à des kilomètres car il soupirait et prenait de très grandes inspirations. Toujours énervée, j'essayai de me contenir mais ça ne dura pas longtemps.

"Tom, essaye de respirer plus fort pour voir ??" Dis-je ironiquement.

Celui-ci leva les yeux au ciel et ignora mon commentaire. N'ayant pas dormi du tout, je ne tardai pas à sentir la fatigue me submerger. Malheureusement, les fameuses contractions survinrent et malgré mon envie de fermer les yeux, je ne trouvai pas le sommeil...

"Aïe !" M'exclamai-je, d'un seul coup, surprise.

"Qu'est-ce qu'il y a ?? Tu vas accoucher ?? Tu veux que j'appelle l'infirmière ???" Paniqua Matthéo, en s'approchant de moi.

"Non, non... C'est bon... C'est une contraction..."

J'attrapai sa main et la serrai très fort pour supporter la douleur. Il grimaça.

"Ah, bah, ça va. Les contractions, c'est rien du tout." S'enquit Drago, soulagé.

Je lui jetai un regard noir et lançai :

"Tiens, c'est bizarre, je croyais que vous les garçons, n'aviez pas d'utérus ??"

"Non mais..."

"Alors, tais-toi. Tu ne peux pas avoir d'avis."

Les premières heures passèrent très lentement, trop lentement. Je n'arrivais pas à fermer l'œil à cause de la douleur et mon irritation en fut d'autant plus forte ainsi que ma fatigue.

"Matthéo... J'ai envie de dormir..." Gémis-je, en soupirant de tristesse.

"Il faut que tu essayes de te reposer, même si tu as mal. Je sais que ce n'est pas agréable mais je n'ai pas de solutions." Me dit-il, compatissant.

"Non... Je peux pas..."

Il se rapprocha de moi et m'enlaça. Il était bientôt 6h du matin et je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Épuisée et énervée, j'avais hâte que ce soit terminé. Ça allait faire 5h déjà que je subissais des contractions douloureuses et de plus en plus fortes. L'infirmière était déjà repassée et à mon mécontentement, je n'avais pas bougé d'un millimètre. Je n'en pouvais plus. Et je dois dire que les garçons n'aidaient pas beaucoup : Tom restait assis à discuter avec Drago qui, lui, montrait au moins, un peu de compassion, Théo était parti se chercher un café car il commençait à s'endormir sur sa chaise et Matthéo, silencieux comme une tombe, me fixait comme si sa vie en dépendait. A certains moments, c'en était même à se demander s'il n'était pas en train de faire une attaque tellement il était tendu. Bon, j'avoue que j'étais sur les nerfs à fond et que ça leur donnait du fil à retordre mais je suis enceinte, bordel ! J'aimerai bien les voir sur un lit, couchés comme des baleines échouées en train d'agoniser à cause de contractions qui, pour ma défense, sont vraiment, vraiment ! Douloureuses.

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant