Comment faire quand on n'a plus toute sa tête ? :

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J'avais de terribles envies de vomir et mon équilibre devenait de plus en plus douteux. Toujours la tête en bas, j'aperçus un visage familier. Ses boucles brunes le trahissaient à chaque fois.

"Allez, les filles, descendez !" Dit-il.

"Nonnnnnnnn !!" S'écria Mione.

"Si si. Allez venez." Rétorqua Drago avec douceur.

"Mais, on n'arrive pas à redescendre..." Murmurai-je, légèrement fatiguée, en riant.

Ils soupirèrent, plus las qu'autre chose et Drago souleva Hermione, la tenant dans ses bras comme on tient une mariée pendant sa lune de miel. Aux anges, elle se blottit contre lui, passa sa main dans ses cheveux et se mit à sourire en se mordant la lèvre inférieure. Je me demande si elle le remarquait. Elle faisait ça souvent quand elle était gênée mais du genre heureuse.
Quant à Matthéo, il me glissa dans ses bras comme Drago et essaya de me reposer par terre tout de suite après. Seulement, je n'avais pas l'intention de baisser les bras. Et m'accrochai à lui avec force, entourant mes mains autour de son cou. Comment se faisait-il que, même défoncée, je ne pensais qu'à lui. Lui, lui, lui. Avec son sourire charmeur, ses yeux noisettes et ses cicatrices qui, contrairement à ce qu'il pensait, le rendait encore plus beau.

"Il faut qu'on rentre. On va vous ramener aux dortoirs et vous allez dormir." Commença Enzo.

Je lâchai soudain Matthéo et tombai sur les fesses. Me relevant péniblement, je reculai d'eux, la mine joueuse. Hermione fit de même.

"Que si vous nous attrapez..." Dis-je, se rappelant à mon bon souvenir, la dernière fois que j'avais prononcé ces mots.

Je me mis à courir, pas droit du tout et hurlai à mon amie de faire de même et vite. Nous rentrâmes au château et prîmes la direction de la tour d'astronomie. Les couloirs étaient déserts et silencieux. Enfin, avant qu'Hermione et moi arrivions. Le souffle court, je m'appuyai contre le mur de pierre car je commençais à avoir un énorme mal de tête et ma vision se brouilla. Je sentis le sol s'incliner mais je n'arrivais pas à ordonner à mes mains de me rattraper : j'étais paralysée.

Quand j'ouvris les yeux, je ne reconnaissais rien. Tout était noir. Je ne voyais que mes pieds qui touchaient quelque chose qui me sembla être de la terre. Au fur et à mesure que j'avançais, je crus enfin savoir où je me trouvais. Cependant, c'était impossible ! Comment j'aurais pu être dans le jardin de mon ancienne maison ?? Vous m'expliquez ??
Soudain, des mains s'emparèrent de mes bras. Prise de panique, je me dégageai vivement et fis un tour sur moi-même pour voir mon ravisseur. Mon père.
Attends, mon père ????

"Ana ! Vite, cours te cacher, ma puce ! On va jouer à cache cache, okay ? Va trouver une cachette, elle doit être dure à repérer d'accord ??" Me dit-il d'un ton pressant, tendu.

J'entendis ma voix lui répondre mais elle était plus aiguë que la mienne. C'est là que je pris conscience de ce que je voyais. Je revivais un des seuls souvenirs que j'avais de mes parents et qui était aussi le pire.
Je clignai des yeux et soudain, me retrouvai dans ma cachette favorite quand j'étais petite. L'abri de jardin. Il y avait un petit trou juste assez grand pour accueillir une fille de 4ans. Concentrée par cette enfant, insouciante et heureuse de jouer à son jeu préféré, je sursautai quand des cris retentirent dans le noir. La porte de la cabane était entrouverte... Je l'ouvris et hurlai à mon tour quand je les vis : mes parents morts, sur le sol, les yeux grands ouverts, le sang recouvrant la plus grande partie de leur visage. À côté d'eux, se tenaient un homme encapuchonné d'un vêtement noir, ses coéquipiers derrière lui, et deux jeunes enfants du même âge sans doute que l'autre version de moi.
Je me jetai sur les corps sans vie de mes parents, pleurant à chaudes larmes, ignorant les gens qui m'entouraient. Je ne savais pas pourquoi j'étais ici, pourquoi je revivais leur mort mais je savais que je le méritais. Quelle horrible fille je faisais pour travailler avec le meurtrier de ma famille !
Je relevai la tête quand j'entendis la douce voix d'un petit garçon. Il disait :

"Père, il y a une fille là-bas, dans la cabane ! Elle est vraiment jolie !"

Pour avoir dit cela, son père le sermonna avec des paroles telles que "Montrer ses sentiments, c'est montrer ses faiblesses, Matthéo ! Ne recommence pas !" et lui lança "Endoloris" tandis que deux mangemorts me sortaient de force de mon trou.
Voir Matthéo dans cet état me brisa le cœur. Je savais qu'il avait eu une enfance difficile mais il avait 4ans bordel !
Effrayée par ces individus, je pleurais et me débattais pour m'échapper. Le mage noir me calma à l'aide d'un sort et m'expliqua la raison de la mort de mes parents, évidemment, sans préciser qu'il était le responsable.
Puis je vis les deux petits garçons me réconforter et m'emmener avec eux.
Tout à coup, Voldemort se tourna vers moi, la vraie moi.

"Tout est de ta faute, Ana. Tu le sais, n'est-ce pas ?" M'annonça-t-il.

"Non, non, c'est faux ! C'est la votre !"

"Tu ne comprends donc pas ?"

Il fit un pas vers moi.

"Ana, tu as tué tes parents. Tu fais du mal à toutes les personnes qui s'intéressent un tant soit peu à toi."

Matthéo, Drago, Théo, Enzo et Hermione se métamorphosèrent devant mes yeux. Ils étaient différents de mes amis. Ceux-là étaient des faux, des doublures...

"Tu m'as trahi ! Je t'aimais et toi, tu veux me tuer !? Comment peux-tu me faire cela ?" Me hurla Matthéo.

Au bord des larmes, je regardai mes mains. Erreur. Elles étaient rouge de sang. Je ne voulais même pas savoir à qui celui-ci appartenait.

"Et quelle amie ignore ses proches après les avoir quittés, hein ?" Continua Drago.

"Oui, ils ont raison et c'est à cause de toi si je me suis retrouvée seule ! À cause de toi et de tes caprices !" Renchérit Hermione.

"Je suis désolée, je ne voulais pas !" M'écriai-je, en pleurant.

"Oh comme c'est mignon. Elle est désolée parce qu'elle ne voulait pas nous blesser !" S'exclama Théo en ricanant.

"C'est super gentil de ta part, Ana." Répondit Enzo, d'un ton empli d'ironie.

"Mais c'est vrai !"

"Non, tu mens ! Encore et toujours ! Tu es une menteuse !" Dit Matthéo. "Tu m'as dit que tu m'aimais mais c'était faux ! Tu as joué avec mes sentiments ! Tes parents doivent être tellement déçus de t'avoir. Tu es une..."

Je me bouchai les oreilles afin d'interrompre ces propos. À vrai dire, ils avaient raison. J'étais une honte, une infamie, une traîtresse et une horrible personne. J'étais égoïste et je méritais de mourir. C'est moi qui aurait dû subir le sort à la place de mes parents et ce n'était sûrement pas Matthéo qui devait mourir...
Je continuai sans relâche, tentant de faire cesser ces voix dans mon esprit. Sans succès. J'étais démolie, dévastée par cet interminable sermon de paroles qui m'était dédié. Et c'était encore pire quand je savais qu'ils avaient raison.
Et là...

Je me redressai, en proie à la panique, désorientée et encore dans mon cauchemar. Les garçons s'étaient agenouillés à mes côtés et s'étaient efforcés de me réveiller pendant qu'Hermione paniquait.
Toujours terrifiée par ma vision, je reculai et me recroquevillai contre le mur en pleurant. Pour la première fois de ma vie, j'étais hystérique. Jamais, au grand jamais, je ne m'emportais comme ça mais là, je ne tenais plus. Je les avais trahi, ignoré, blessé et leur avais menti. Pourtant, tous mes amis étaient là, prêts à me venir en aide, à me soutenir. Ce fut insupportable et à cette pensée, mes larmes coulèrent de plus belle.
Quand Matthéo et Drago s'approchèrent de moi, la main tendue pour me réconforter, je les repoussai et m'excusai :

"Je suis désolée, désolée, tellement désolée ! Je m'en veux tellement si vous saviez ! Je ne mérite pas d'avoir des amis comme vous ! Je suis une horrible personne incapable d'être honnête et reconnaissante envers ses proches. C'est moi ! C'est moiiii ! Qui aurait dû mourir ce soir-là ! Moi, pas mes parents ! Je suis désolée..." Répétai-je encore et encore, redisant les mots qu'eux mêmes avaient prononcés et qui résonnaient encore à mes oreilles.

Sans voix, les yeux empreints d'un mélange de pitié, de douleur et de douceur, ils me regardèrent choqués par mon discours. Puis Matthéo ouvrit la bouche.

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NDA :

Salut salut ! J'adore ce chapitre ! J'avais tellement hâte de le faire ! Ça faisait longtemps que je voulais mettre cette idée mais du coup voilà !!

Bonne lecture pour la suite !

XO 💋

From life to deathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant