Chapitre quinze.

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(tw: sexe)

22 juillet 2023

Gaby fixait l'extérieur d'un air attristé. Il pleuvait des cordes, aujourd'hui. Il fallait bien que ça arrive de temps en temps... Le ciel était presque noir et la pluie tombait à verse depuis ce matin. Le seul avantage était que les températures restaient clémentes, il ne faisait pas froid. C'était déjà un bon point, relativement appréciable.

— Tu comptes regarder dehors avec un air de chien battu encore longtemps ?

La voix de Leeloo le sortit de ses pensées. La jeune femme était arrivée quelques minutes plus tôt, sans prévenir comme à son habitude. Cela ne dérangeait pas Gaby, bien au contraire. De toute façon, il avait prévu de lui demander de venir, il avait besoin de lui parler de lui, de sa relation avec Léo, des quelques étapes qu'ils avaient franchis ensemble. Se décollant de la fenêtre, Gaby vint s'asseoir sur le canapé.

— C'est juste que je dois prendre la voiture tout à l'heure pour aller chez mes grands-parents, j'aime pas conduire sous la pluie.

— Ah ouais, chiant.

Gaby haussa les épaules et s'adossa au dossier du canapé.

— Comment tu vas, toi ? Ça s'est arrangé avec tes parents ?

— Ils sont chiants. Comme d'hab', en vrai ! J'ai trouvé un taff mais ça leur convient pas, tu comprends, tatoueuse c'est pas un métier noble.

Leeloo leva les yeux au ciel, agacée. Elle passa une main dans ses cheveux blonds, les ramenant en arrière pour les attacher.

— Ils disent que vu mon talent en dessin, c'est une honte que je gâche ça.

— Mais les tatouages, ça demande du talent...

— Pas pour mes parents. Je peux même pas leur en vouloir, ils sont pas méchants, ils veulent juste le mieux pour moi mais ils arrivent pas à comprendre que le mieux pour moi n'est pas forcément le mieux pour eux !

Gaby fit une petite grimace. Les parents de Leeloo étaient des gens adorables mais ils étaient assez bornés sur plein de sujets. Ils aimaient leur fille, c'était certain, seulement l'incompréhension entre eux prenait souvent trop de place. Le problème, c'est que derrière ses grands airs, Leeloo en souffrait. Seulement, elle refusait d'en parler avec eux... Elle prétextait toujours qu'ils ne comprendraient jamais. Gaby avait bien essayé de lui dire que la communication pourrait sûrement améliorer la situation mais Leeloo rejetait toujours l'idée. Dans le fond, le breton savait que c'était simplement parce qu'elle avait peur que la discussion ne tourne pas comme elle l'espérait au fond d'elle.

— Enfin ! lança vivement Leeloo en tapotant la cuisse de Gaby. Assez parlé de moi, toi, quoi de beau ?

Le jeune homme resta silencieux quelques secondes.

— Tu te souviens quand tu m'as dit de lâcher prise ?

— Ouais ?

— Bah euh... Le soir même, quand Léo m'a appelé, on a... Enfin il m'a allumé et ça a un peu dérapé, on va dire.

— Oh mon Dieu, Gabin Le Bihan ! Tu t'es branlé au téléphone !?

Gaby plissa le nez. Il était habitué au vocabulaire très cru de sa meilleure amie mais cela le faisait toujours rougir, encore plus quand ça le concernait. Il toussota légèrement et se racla la gorge pour dissimuler sa gêne.

— Oui.

— Oh lala, tu deviens grand, je suis si fière de toi ! souffla Leeloo en lui pinça les joues avec affection. C'était bien ? T'as aimé ?

À nos cœurs abandonnés [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant