À nos cœurs abandonnés [BxB] [TERMINÉE]

Chapitre seize.

02 août 2023

Dans un soupir, Gaby rejeta l'appel qui faisait vibrer son téléphone. Il n'était pas dupe, il savait bien que c'était son père... Le jeune homme n'avait pas donné de nouvelles depuis dix jours. Il était encore en froid avec ses grands-parents et son géniteur, et plus ces derniers insistaient pour forcer la discussion, plus Gaby s'entêtait à ne pas répondre. Il était en colère qu'on lui impose la présence de son paternel sans lui laisser le temps de faire les choses à son propre rythme. Il avait l'impression qu'on lui forçait la main et il détestait ça. La veille, il avait tout de même téléphoné à sa grand-mère, pour lui demander d'arrêter de l'appeler sans cesse et de le laisser faire le point.

De toute évidence, le message n'avait pas été transmis puisque son père tentait encore de le contacter. Agacé, Gaby se décida à littéralement bloquer le numéro. Peut-être qu'ainsi, il se ferait mieux comprendre. Il n'arrivait pas à savoir s'il se sentait prêt à une discussion ou non. Sous la pression, il n'arrivait jamais à se décider. Il détestait être ainsi. Il s'en voulait, également, d'être si distant avec ses grands-parents mais il n'arrivait pas à passer outre et le fait que ces derniers tentent d'imposer la paix ne l'aidait pas à décolérer. Il estimait que son besoin de temps était compréhensible, aussi ne comprenait-il pas pourquoi Géraldine et Gwendal – surtout Géraldine – ne lui en laissaient pas.

Il se laissa tomber en étoile de mer sur son lit, fixant le plafond. L'avantage, c'est qu'il était en congé depuis dix jours, il n'avait donc pas à aller au cinéma et cela l'arrangeait car il était certain que ses grands-parents et son père auraient tenté de s'y rendre pour le voir. Ils avaient cependant suffisamment de décence – ou de culpabilité – pour ne pas oser venir toquer jusqu'à chez lui. Gaby profitait de ses vacances pour voir Leeloo et passer du temps avec Léo. Depuis qu'ils avaient franchi une étape dans leur vie sexuelle, Gaby se sentait plus à l'aise en compagnie de son petit-ami.

Cela aurait été mentir de dire qu'ils n'avaient pas recommencé. Ils n'avaient pas été plus loin que des caresses mais Léo avait rassuré Gaby plusieurs fois : tant qu'il n'était pas prêt à franchir d'autres caps, la masturbation serait suffisante. Le breton était vraiment étonné et touché de la patience de son petit-ami. Il savait, pourtant, que Léo était très ouvert sexuellement et plutôt bien porté sur la chose mais il était évident que son respect était plus fort que son désir. Gaby appréciait de se sentir ainsi respecté et il devait admettre que, souvent, l'envie d'avancer un peu plus, d'aller plus loin, lui venait à l'esprit. Pas suffisamment pour qu'il ose franchir cette limite mais de plus en plus souvent tout de même.

Son portable vibra de nouveau et Gaby soupira. Le nom de sa grand-mère s'affichait sur l'écran... Son père avait dû se rendre compte qu'il était bloqué. Le jeune homme hésita quelques secondes puis rejeta l'appel. Tournant la tête, il découvrit Panpan à ses côtés, qui le fixait d'un œil que Gaby jugea réprobateur.

— Me regarde pas comme ça, Panpan ! C'est eux qui se comportent mal.

Gaby se redressa, s'asseyant en tailleur et passa une main dans ses cheveux châtains. Il avait été les couper dans la matinée, les rendant plus court. Cela lui donnait un air un peu plus mature qu'il aimait bien... Mais il avait hâte d'avoir la réaction de Léo.

— Franchement, ça se comprend que j'ai besoin de temps, non ? Je l'ai dit à mamé hier, elle m'a dit qu'elle comprenait mais ils continuent tous d'insister aujourd'hui... J'aime pas qu'on me force la main !

Panpan remua sa truffe – se fichant sûrement totalement de ce que son maître était en train de lui dire. Gaby, cependant, se sentit attaqué puisqu'il pointa sur son lapin un index outré.

— Non c'est pas à moi de faire un effort ! Il m'a abandonné, ok ? Pourquoi je devrais lui pardonner ? D'accord, les deuxièmes chances, tout ça mais c'est encore à moi de décider si j'ai envie de lui en donner une ou pas, tu crois pas ?!