Chapitre vingt-neuf.

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14 juillet 2024

Un an plus tard

— Tu sais que t'as vraiment de la chance que je t'aime, Gaby ?

Le breton se tourna vers sa meilleure amie, qui était vêtue d'une salopette en jean et avait relevé ses longs cheveux – désormais rose pâle – en un chignon haut. Des perles de sueur brillaient sur sa nuque et son front, tandis qu'elle descendait du camion avec un carton dans les bras.

— Tu l'as déjà dit quinze fois depuis ce matin.

— Quelle idée de déménager en plein été aussi !

Gaby pouffa de rire et ouvrit à l'aide de son dos la porte battante de l'immeuble dans lequel il emménageait.

— Arrêtes de râler, ce sont les derniers cartons !

— Encore heureux !

— Puis on a porté les trucs les plus légers.

Leeloo se contenta de lui tirer la langue, tout en appuyant tant bien que mal sur le bouton de l'ascenseur. Ils s'engouffrèrent dans la cabine, profitant de la fraîcheur intérieure.

— N'empêche, dernier étage, ça claque ! lança joyeusement Leeloo tout en se faisant des grimaces dans le miroir de la cabine.

— Au moins, pas de voisins au-dessus. Puis l'endroit est plus grand, Panpan pourra gambader encore plus. Et la vue est incroyable !

La cage d'ascenseur s'ouvrit et ils sortirent de l'ascenseur, traversant le long couloir pour se rendre devant l'appartement du fond, dont la porte était entrouverte. Gaby la poussa d'un coup de hanches et déposa le carton qu'il avait dans les mains dans ce qui constituait son nouveau salon. C'était une grande pièce à vivre lumineuse, avec une cuisine ouverte et un îlot central. Une immense baie vitrée s'étendait sur le mur du fond, s'ouvrant sur un balcon et une vue magnifique sur la mer.

— Ah vous revoilà !

Geoffrey s'avança vers eux, essuyant la transpiration de son front d'un revers de bras.

— Ton grand-père et moi avons monté le meuble télé et installé la machine à laver !

— Ah, merci papa !

Gaby sourit à son père. En une année, ils avaient appris à mieux se connaître. Leur relation restait encore fragile, titubante comme un bébé apprenant à marcher mais ils avaient noué une vraie complicité et se voyaient au moins une fois par semaine pour déjeuner ensemble. Geoffrey avait également donné quelques-unes des sculptures qu'il avait gardé d'Emilie à son fils, comme un héritage. Gaby en avait pleuré pendant des heures.

— Et merci papé aussi !

Il s'était tourné vers son grand-père, qui était en train de sortir deux bières de la glacière, en tendant une à son fils. Il posa ensuite les yeux sur Gaby.

— Y'a d'jus d'pomme et d'raisin pour vous, les mômes !

DU JUS DE RAISIN !

Leeloo avait hurlé, jetant presque le carton qu'elle avait dans les bras par terre et courut vers le contenant réfrigérant pour en sortir une briquette de sa boisson favorite. Gaby pouffa de rire tandis que Gwendal levait les yeux au ciel, amusé.

— Il reste plus grand-chose à faire ! lança le vieille homme. J'vais m'la rentrer et on s'retrouve ce soir pour l'pique-nique ?

Gaby hocha la tête et alla serrer son grand-père contre lui. Ce dernier embrassa son crâne, lui caressant le dos.

À nos cœurs abandonnés [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant