Chapitre vingt-sept.

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10 septembre 2023

Les jours se succédaient et Gabe ne se réveillait pas. Cela faisait maintenant plus d'une semaine. Léo avait l'impression de partir en morceaux mais il devait admettre que la présence de Gaby l'aidait à affronter la situation mieux qu'il ne l'aurait pensé. Leeloo était repartie trois jours auparavant, ne pouvant se permettre de manquer le boulot plus longtemps mais Gaby avait décidé de rester. Le cinéma pouvait tourner sans lui et ses cours ne reprenaient qu'en Octobre. Il avait mis une annonce sur son site internet annonçant que les commandes prendraient un peu plus de temps. Le breton était bien décidé à rester près de Léo tant qu'il était libre de toute obligation.

Avec beaucoup de patience et de bienveillance, Gaby avait réussi à faire en sorte que Léo quitte la chambre d'hôpital pendant quelques heures, le temps de dormir et de prendre une douche. Gaby avait avancé de nombreux arguments, comme le fait que sa chambre d'hôtel était à cinq minutes à pied de l'hôpital, qu'il resterait au chevet de Gabe sans bouger pendant l'absence de Léo et qu'il promettait d'appeler son petit-ami à la moindre nouvelle. Léo avait fini par accepter, admettant qu'il avait besoin d'une bonne douche.

C'était deux jours auparavant. Depuis, il avait repris son campement près de Gabe, Gaby à ses côtés. Les parents du jeune homme accidenté passaient tous les jours. Ils s'étaient très vite liés avec le breton, sa gentillesse et son empathie ne les laissant pas indifférents. Gaby était épuisé de tous ces passages, du bip permanent du moniteur cardiaque de Gabe, de la lumière agressive de l'hôpital... Mais il tenait bon. Pour Léo. Il faisait de son mieux, même si à cet instant précis, sa tête dodelinait doucement alors qu'il luttait pour ne pas s'endormir sur sa chaise.

— Eh mon cœur...

La voix de Léo chuchota à son oreille. Gaby rouvrit les yeux et secoua légèrement la tête pour se réveiller. Il sentit les doigts de son petit-ami caresser sa joue.

— Rentre dormir à l'hôtel. T'es épuisé.

— Mh non, je reste avec toi.

Gaby se pelotonna dans son fauteuil, sa tête se posant sur l'épaule de Léo. Ce dernier embrassa son crâne.

— Tu dors mal ici, y'a du bruit, c'est pas confortable, tu serais mieux dans...

— Je reste avec toi, répéta Gaby d'un ton décidé.

Léo n'insista pas. Ces derniers jours, il avait découvert à quel point son petit-ami pouvait être tenace. Il était à la fois surpris et attendri de ce trait de caractère. Glissant lentement un bras autour de l'épaule de Gaby pour le caler un peu mieux contre lui, il en profita pour caresser son épaule. Au bout de quelques minutes, il sentit la tête du breton se faire plus lourde, signe qu'il s'était endormi.

Le jeune homme déposa un baiser sur le front de Gaby, avec tendresse. Bâillant légèrement, sa main libre alla saisir celle de Gabe, son pouce caressant sa peau. Plus les jours passaient, plus son espoir s'amenuisait mais Léo tentait de tenir bon. Il ne voulait pas envisager le pire, à vrai dire il ne le pouvait pas. Songer au fait que Gabe puisse mourir lui donnait envie de se jeter par la fenêtre. La présence de Gaby lui permettait de supporter l'attente mais Léo avait peur que ça ne l'aide pas à endurer la perte.

Il craignait sa réaction si Gabe ne devait jamais se réveiller ou que son état se dégrade. Pour le moment, il était stable, ses constantes étaient bonnes et encourageantes selon les médecins. Aux yeux de Léo, c'était du charabia. Tant que son meilleur ami ne serait pas réveillé et lui-même capable de lui dire qu'il allait bien, Léo ne croirait à rien. Il avait trop espéré avec son père par le passé, pour qu'au final, la chute soit encore plus douloureuse.

À nos cœurs abandonnés [BxB] [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant