Amadeon [MenXMen]

Chapitre 45 - Morphine

~ Arès ~

                Alors que je marque une pause, à moitié assis, tant les brûlures dans ma poitrine m'empêchent de respirer, je tente en vain de me souvenir des évènements de la veille et des conneries que j'ai bien pu faire pour me retrouver dans cette situation. Seulement rien, pas un seul souvenir.

Si on m'avait dit que ça arriverait un jour...

Autour de moi, pas un bruit, hormis ceux de ma respiration saccadée, radicalement opposée à celle de ma pervenche, qui se fait plus apaisée. Un moment plus tard, les infirmières pénètrent dans la chambre et allument la petite lampe de chevet. La première entre à tâtons, alors que la deuxième affiche un air désintéressé. Le Docteur Dion entre en dernier.

— Nous devons changer vos bandages et vérifier vos constantes. Énonce-t-il

Dressés devant moi, ils me scrutent tous les trois dans l'attente de mon feu vert. J'effectue un signe de tête.

— A quel point avez-vous mal ? Me demande la désintéressée, lorsque je me redresse
— Ça va.
— En êtes-vous sûr ? Nous pouvons...

Interpellé par les mouvements effectués auprès de ma pervenche, je pointe un doigt devant son visage et elle cesse de parler. Mon regard se pose alors sur l'apeurée. Elle lui remet un oxymètre et la machine s'éclaire pour afficher ses signes vitaux.

— Il est stable. Déclare-t-elle
— Sa plaie ? S'interroge Dion

Elle soulève brièvement son bandage.

— RAS.
— Bien. Baisser sa dose de morphine. Ordonne Dion

Après quelques grimaces, au moment où elle trifouille sa perfusion, le visage de ma pervenche s'adoucit.

— Arès ? La douleur ? Me sort-il ensuite de mes pensées
— J'ai dit ça va. Répété-je, mâchoire serrée

Ce n'est pas vrai. Je souffre le martyre. Mais la morphine est encore plus dangereuse qu'une balle ou un arbre, alors il n'est pas question que je m'y expose de trop près.

— Elles vont maintenant changer vos bandages. M'indique Dion

J'acquiesce de la tête, même si l'idée ne me ravit pas plus que ça et, par des gestes aussi minutieux que délicat, elles s'affairent à désinfecter mes multiples plaies et à remplacer les compresses maculées de sang.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Demandé-je, en posant les yeux sur le médecin
— Vous ne vous souvenez de rien ?! S'étonne-t-il, en inscrivant quelque chose sur son bloc-note

Je secoue brièvement la tête.

— Ça reviendra certainement. Assure-t-il
— Ce n'est pas ce qui m'intéresse.
— Le plus important c'est votre état actuel.
— Pas pour moi. Répondis-je, mâchoire serrée
— Arès.
— Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Insisté-je, en portant mon attention sur le corps endormi, juste à côté de moi
— Je vous expliquerai cela quand vous aurez repris des forces.

Un ricanement nerveux m'échappe. Au même moment, la désintéressée me place également un oxymètre.

— Vous possédez bel et bien un cœur ! Je suis déçu. Moi qui croyez aux rumeurs ! Se moque Dion

Je lève les yeux au ciel, indifférent.

— Comment va-t-il ? Demande-t-il ensuite, de nouveau dans son rôle de médecin
— Tension un peu plus élevée que la normale mais il est stable. L'informe-t-elle
— Je l'aurai parié. Commente-t-il, un sourire en coin