Les flammes du destin T3 - Les Épreuves

41. Droite ou gauche ?

L'écho de ma voix se fait entendre dans toute la pièce. Je reste immobile, guettant chaque mouvement qui pourrait se produire, mais rien ne se passe. Mon regard se concentre tour à tour sur mes compagnons et un silence pesant s'installe. Ma main se resserre sur le papier, ma tête se baisse et une larme coule sur la joue.

On est si prêt du but ! Pourquoi ?! Pourquoi ça ne marche pas ? Qu'est-ce que je dois faire pour le sauver ? Dites-le moi !

Un immense poids me pèse sur le cœur et je revois à nouveau cette scène atroce où il se fait tuer devant mes yeux. Son corps inerte sur le sol, le sang s'étalant sur le sol et les larmes d'adieu qui inondaient son visage. Non ! Non, je ne peux pas le laisser partir comme ça ! J'ai besoin de lui ! Mark !

Un son se fait entendre dans la pièce. Je relève rapidement ma tête et un cri de surprise s'échappe de ma bouche lorsque j'observe la scène. La neuvième porte rouge est en train de prendre feu. Ce n'est d'ailleurs pas la seule puisque les huit premières portes brûlent à leur tour dégageant alors une épaisse fumée noire. Paniquée en la voyant se rapprocher, ma respiration se fait de plus en plus rapide et une toux persistante me prend soudainement. Je place ma main devant ma bouche tandis qu'Esteban lance un regard plein de sous-entendu à Mat.

-On n'a pas le choix cette fois-ci. On ne peut pas rester ici ou on va tous y passer, termine-t-il en toussant à son tour.

-Oui tu as raison, on y va, ordonne Mat.

Je n'ai pas le temps de comprendre leur plan qu'Esteban me porte dans ses bras avant de partir à une vitesse folle en direction de la fumée. Je couvre ma bouche en toussant davantage et je ferme mes yeux avec force en sentant ma tête tourner.

Il va trop vite. Si ça continue comme ça, je...Oh bon sang, je crois que je vais vomir.

Après quelques instants de lutte acharnée à me faire transporter à une vitesse folle, Esteban s'immobilise enfin et je rouvre doucement mes yeux. Je me débats maladroitement pour me libérer de ses bras et je tourne autour de moi-même pour observer l'espace noir dans lequel nous sommes. J'allume une flamme entre mes mains.

-Où est-ce qu'on est ? Et il reste combien de temps ?

-On a franchi la dixième porte.

-Quoi ?! M'écrié-je

-On n'avait pas le choix, c'était notre seule porte de sortie. C'était la seule qui n'était pas enflammée, m'apprends Mat.

-Mais on n'a pas fait la neuvième épreuve, insisté-je.

-Luna, intervient Esteban. On est encore vivant et il reste cinq minutes alors ce n'est pas le moment d'essayer de comprendre. Il suffisait juste de répondre à une devinette et maintenant il faut qu'on avance. On y est presque.

J'ouvre ma bouche, mais je m'abstiens d'en rajouter. Il a raison. On touche bientôt à notre but et il ne faut pas perdre de temps inutile. Mes compagnons ne me quittent pas des yeux, attendant sans doute une réaction de ma part et une petite lumière s'allume devant nous.

-Nous voilà enfin à la dernière épreuve. C'est bien la première fois que je vois un magicien arrivé jusqu'ici. Ou plutôt, devrai-je dire une magicienne, s'exclame une grande voix à travers les murs.

J'entends un claquement de doigts et un chemin de pierre brillant apparait sous mes yeux. Je m'approche prudemment pour mieux l'observer et un courant d'air frais me fait frissonner.

-La pierre que vous recherchez se trouve sous la lumière, au bout de ce chemin. Cependant, il faudra faire attention. Certaines pierres sont piégées et risque de vous entraîner dans un gouffre. Si l'un de vous tombe, c'est terminé.

-Quoi ?! M'écrié-je.

-Bonne chance, répond-il simplement avant que sa voix disparaisse à nouveau.

Je m'avance d'un pas afin d'évaluer la situation.

C'est pire que ce que je pensais, pensé-je. Il ne s'agit pas d'un chemin fait en pierre. C'est littéralement des plateformes en pierres qui lévitent au-dessus d'un vide immense ! De plus, les plateformes sont espacées les unes des autres et se présentent d'une même manière. Une fois à droite puis une fois à gauche jusqu'à atteindre le puits de lumière tant attendue. Il ne s'agit plus d'une histoire de magie désormais, mais de bon sens.

Je me tourne vers mes amis.

-Il nous reste combien de temps ?

-4 minutes et 5 secondes, m'annonce Mat.

-OK, soupiré-je. Si on doit passer par ce chemin de la mort tous ensemble alors je veux être devant vous.

-Tu veux rire ? réagit aussitôt Esteban. Et si tu tombes sur la mauvaise case ?!

-On la rattrapera, affirme Mat. C'est à ça que sert les coéquipiers alors fais lui confiance.

Esteban passe ses mains dans ses cheveux en étant nerveux tandis que je remercie faiblement Mat avec un sourire.

-Vas-y, on te suit, me rassure-t-il.

J'affirme d'un signe de tête et je m'avance en direction de la première pierre. À ce que je vois, il est impossible de franchir la deuxième pierre à ma gauche puisqu'elle est trop éloignée du point de départ. La première pierre est donc forcément la bonne. Je pose mes pieds l'un après l'autre et rien ne se produit. Je soupire rassurée.

-La première est bonne, annoncé-je

Allez, plus que cinq à franchir, pensé-je.

Je visualise les plateformes qui s'offrent à moi. Droite ou gauche ?
Je me mords la lèvre, hésitante dans mon choix. La deuxième sur ma gauche me semble être la bonne, mais la distance est plus grande que la troisième. Fais chier.

Je m'élance en direction de la deuxième plateforme et j'atterris maladroitement sur celle-ci. Heureusement, rien ne se produit ce qui me permet de me remettre debout. Esteban me suit puisqu'il est sur la première plateforme, mais je remarque vite qu'il a une mine affreuse.

Il a peur. Et honnêtement, je peux très bien comprendre.

Je saute sur la prochaine plateforme, qui cette fois est beaucoup plus proche et mon regard s'attarde sur ce qui s'offre devant moi. La lumière brille devant moi et l'un des choix le plus difficile se présente devant moi.

Il ne me reste que deux plateformes. L'une à droite et l'une à gauche. Je n'ai pas le droit à l'erreur.

Je me concentre longuement sur les deux choix, mais rien ne m'aide. Les pierres se ressemblent, il n'y a que la distance qui change.

Celle à droite est proche de moi, mais elle est loin de l'espace lumineux. Il faut donc que je prenne celle de gauche, je n'ai pas le choix.

Allez, pour Mark !