𝐁𝐄𝐒𝐓 (𝐁𝐎𝐘)𝐅𝐑𝐈𝐄𝐍𝐃𝐒 | ❛ᵐᵃᵉⁱˢᵒ❜

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Le sourire aux lèvres tout en allant et venant entre les quatre murs de sa chambre, Hiroto terminait de remplir la petite valise ouverte sur son lit. La veille, son meilleur ami, la mère de ce dernier, son père et lui-même, avaient entretenu la discussion que les deux plus jeunes avaient attendue, plus qu'impatiemment. Finalement, après de nombreux arguments confrontés, il avait été décidé que le roux passerait la majeure partie des semaines suivantes chez les Isogai, sous plusieurs conditions qu'il aurait bien le temps de revoir plus tard.

Ayant appris cette nouvelle à peine plus de vingt-quatre heures plus tôt, Maehara peinait à retenir sa joie. L'horrible angoisse qui rendait sa poitrine douloureuse en sachant que Katashi vivait sous le même toit que lui s'était déjà presque envolée, et pourtant il n'avait pas encore quitté sa maison pour rejoindre l'appartement du brun.

Tandis qu'il fermait sa valise, sans trop de difficulté malgré le fait qu'il y avait fourré plus que nécessaire, un sursaut agita ses membres lorsqu'on frappa à sa porte. L'espace d'un instant, la crainte de voir apparaître l'effrayant visage de son grand frère le prit au cœur et lui ôta toute envie de sourire. En apprenant son pseudo-départ, peut-être que Noguchi s'était mis en tête de lui offrir un cadeau d'au revoir dont le plus petit se serait bien passé, comme une main sèche giflant sa joue ou un poing ferme cognant sa mâchoire.

Le roux s'efforça néanmoins de calmer son souffle s'étant subitement accéléré, se disant que son aîné n'aurait jamais pris la peine de toquer pour pénétrer sa chambre, encore moins pris le risque de le blesser alors que leurs parents se trouvaient seulement un étage au-dessous d'eux. Se rassurant comme il le pouvait, Hiroto pivota vers la porte qui s'ouvrit dès qu'il l'autorisa. Son rythme cardiaque se tranquillisa quand la silhouette de Makoto, son père, apparut dans l'encadrement, son visage affichant un sourire teinté de bienveillance.

- Tu as déjà terminé ta valise ? Je t'emmène chez Yuma dans une heure seulement pourtant, s'étonna-t-il, peu habitué à voir son fils préparé si tôt.

- Je sais oui, mais j'étais motivé, que veux-tu ! lança-t-il, souriant déjà à nouveau.

Face à son enthousiasme, la figure du plus vieux s'illumina, heureux de revoir cette habituelle jovialité qui s'était presque effacée ces derniers jours. Une lueur attristée voila cependant ses iris bleutées tandis qu'il avançait d'un pas hésitant jusqu'au lit de son fils, sur lequel il prit place. Les yeux rivés sur son paternel, les lèvres de Hiroto perdirent partiellement de leur enjouement. Bien qu'il tentait de garder contenance en se tenant droit au possible, Makoto ne pouvait dissimuler son regard fuyant à son fils. Bientôt, ce dernier comprit qu'une discussion, loin d'être caractérisée par la légèreté, allait suivre entre eux deux.

Son père avait quelque chose à lui dire, quelque chose qui lui tenait à cœur à en juger par son manque d'aisance. Les deux Maehara avaient toujours été proches, suffisamment pour que l'idée de se parler franchement ne leur semble pas être un problème ou un obstacle difficile à franchir. Depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait, Makoto s'était promis de mettre un point d'honneur à être un parent ouvert et à l'écoute, un parent auquel un enfant ne craindrait pas de se confier, un parent qui savait exprimer toute l'affection qu'il portait à sa progéniture. Mais il n'était pas non plus parfait. Parler à son seul et unique fils ne lui apparaissait pas toujours être une chose simple à exécuter. Discernant sa difficulté à émettre le premier mot, Hiroto poussa la valise, que son père fixait pensivement, afin de se frayer une place près de lui sur les draps mal faits.

- Fais pas cette tête papa, je ne serai pas loin, tu sais. Et puis, on s'est mis d'accord pour que je rentre les week-ends, dit-il avec entrain, tentant de lui remonter le moral.