𝐁𝐄𝐒𝐓 (𝐁𝐎𝐘)𝐅𝐑𝐈𝐄𝐍𝐃𝐒 | ❛ᵐᵃᵉⁱˢᵒ❜

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Quand le réveil de Maehara sonna pour la troisième fois ce matin-là, il s'empressa de l'éteindre et, comme les deux fois précédentes, s'enroula de nouveau dans sa couette. Pas d'avis à s'extirper de son lit, il espéra se rendormir pour quelques heures. Son père ne lui laissa toutefois pas l'occasion de réaliser ce souhait puisque, inquiet de ne pas voir son fils sortir de sa chambre, il décida d'y faire irruption lui-même :

- Hiroto ? l'appela-t-il, depuis la porte qu'il venait d'entrouvrir.

- Mmmhggr, répondit le roux, sans bouger de sa place.

Makoto esquissa un sourire à l'entente de ce bruissement peu charmant puis, doucement, avança jusqu'au plus jeune qui lui tournait le dos.

- Il faut que tu te lèves, mon garçon, lui rappela-t-il, s'accroupissant près du lit et allumant la lampe de chevet.

- Mmmh... mais j'veux pas y aller.

- Je vois que dormir ne t'a pas rendu moins ronchon qu'hier. Est-ce que ça t'a rendu plus bavard ?

La veille, Hiroto était rentré plus tôt que prévu de chez son copain en raison de leur dispute. Trop énervé et vexé, il n'avait pas pris la peine de se confier à son père, ayant préféré se terrer seul dans sa chambre.

Mais, maintenant que la nuit était passée, sa contrariété était partiellement retombée et désormais mélangée à un brin de culpabilité. Un poids serrait désagréablement sa poitrine, et il n'était pas contre l'alléger un peu.

- ...je me suis disputé avec Yuma, expliqua-t-il, se recroquevillant sur lui-même par réflexe.

- Et tu n'as pas envie de le croiser au lycée ?

- Non.

- Je comprends que tu ne sois pas au mieux, Hiroto..., compatit-il, attristé par cette nouvelle, mais tu sais qu'éviter le lycée n'est pas la solution, n'est-ce pas ?

À travers la couverture, le roux sentit la main de son père presser son épaule en signe de soutien, ce qui eut le don de l'apaiser rien qu'un peu. Il avait raison, il le savait. Fuir son partenaire n'allait rien arranger à leur situation. Cela pourrait même l'empirer, pensa-t-il. L'idée de le croiser au lycée ne lui parut pas moins effrayante pour autant. Dans l'espoir de trouver une lueur de motivation, il roula sur le côté et trouva le regard du plus vieux.

- ...je sais, soupira-t-il, malgré lui.

Son fils n'était pas encore pleinement convaincu, Makoto le remarquait sans mal. Mais il voulait l'être. En décelant l'éclat craintif à la surface de ses iris, il comprit qu'Hiroto attendait seulement qu'on lui offre le peu de courage qu'il lui manquait. Et son père savait exactement comment y arriver.

- Yuma et toi saurez arranger les choses entre vous, vous avez déjà surmonté des disputes, il n'y a pas de raison que vous ne soyez pas capables de le refaire, le rassura-t-il.

Songeant aux difficultés que son lien avec le brun avait pu subir, Maehara détourna le regard. Les tensions avaient beau ne pas avoir été particulièrement présentes entre eux depuis qu'ils se connaissaient, il ne pouvait nier qu'Isogai et lui étaient toujours parvenus à les apaiser.

- ...t'as pas tout à fait tort, reconnut-il, difficilement cependant.

Son père laissa entrevoir un sourire, satisfait que le roux soit capable de l'admettre. La peur voilait toutefois encore ses yeux et ternissait leur couleur orangée. Alors son père s'occupa de la balayer pour de bon :

- Je te fais un petit déjeuner et tu affrontes les cours ?

D'abord dubitatif, le plus jeune observa sans un mot la main que Makoto lui tendait, comme pour passer un deal avec lui. Finalement, un sourire s'arracha à ses lèvres à lui aussi. Démarrer sa journée avec une dose de sucre qu'il n'aurait pas à préparer lui-même était plus motivant qu'il ne l'aurait cru.