𝐁𝐄𝐒𝐓 (𝐁𝐎𝐘)𝐅𝐑𝐈𝐄𝐍𝐃𝐒 | ❛ᵐᵃᵉⁱˢᵒ❜

𝟪.

À l'instant où les deux amis mirent un pied dans le lycée, Maehara ne fit que se plaindre davantage de la fatigue lui collant au corps. Tout au long du trajet, il n'avait cessé de maugréer, bien peu habitué à être réveillé si tôt. Si séjourner chez le brun lui plaisait grandement, il n'avait indéniablement pas pris en compte le fait que cela impliquait de se lever à une heure plus avancée. Le quartier où il vivait était proche du lycée, ce qui n'était pas le cas de l'immeuble où habitait les Isogai.

Accoutumé à déborder d'énergie, l'heure de sommeil qui lui avait été retirée lui avait fait passer l'envie de sourire ce matin là. Au lieu de cela, une moue boudeuse se formait sur ses lèvres alors que, tentant de chercher du réconfort auprès du brun en lui exprimant ses plaintes de manière exagérée, il lui répondait par de gentilles moqueries, amusé de voir son meilleur ami s'outrer autant pour ce qui lui semblait si peu.

- Montre-moi un peu de soutien, Yuma ! Tu es doué pour ça d'habitude, ça t'amuse de me voir si souffrant, c'est ça ? l'interrogea-t-il, s'agrippant au bras de son ami d'un air dramatique.

Surpris par ce contact, le plus petit retint son souffle l'espace d'un instant, s'efforçant de se concentrer sur la réponse qu'il allait donner plutôt que sur le furtif frisson venant de traverser son échine.

- Plutôt, oui. Tu es moins épuisant comme ça, le taquina-t-il.

- Tu vas finir par me vexer tu sais, rétorqua-t-il, feignant avoir la larme à l'œil.

- Ça te donnera une excuse pour réclamer un bisou de consolation à Hoshino.

Le brun avait beau user d'un ton léger, comme si ce qu'il disait n'était qu'une simple plaisanterie sans importance, son cœur se serrait toujours de cette façon si désagréable lorsqu'il mentionnait la proximité liant Kimiko et son meilleur ami. Quand ce dernier libéra son bras, le faible nœud obstruant la gorge d'Isogai se relâcha, pour mieux se resserrer l'instant suivant tandis que le roux le devançait au milieu du couloir et lui barrait la route, ne lui donnant pas d'autre choix que de s'arrêter net.

- Si tu me vexes, c'est à toi de me consoler, Yuma, lança-t-il, ses lèvres se relevant en un sourire teinté de malice.

Quelque peu déstabilisé, d'autant plus alors que le plus grand pointait son index contre sa poitrine, le délégué le dévisagea, rejouant ses paroles au creux de son esprit afin d'en saisir le sens. C'était à lui de le réconforter si jamais il parvenait à le contrarier, Maehara n'était tout de même pas en train de lui réclamer un baiser, si ? Cette simple supposition colora d'un léger rouge les pommettes du brun tandis que son cœur s'emballait entre ses côtes. Détournant les yeux, comme si cela l'aiderait à chasser les pensées encombrant son esprit, il pria intérieurement pour que son meilleur ami n'ait pas discerné la soudaine accélération de son rythme cardiaque au bout de son doigt.

- ''Si'' je te vexe, oui. Ce n'est pas encore le cas.

Sur ces mots, Isogai le contourna et reprit son chemin vers la salle où se déroulait le premier cours de leur journée, tout en s'assurant de ne pas laisser entrevoir sa confusion au travers d'un pas trop rapide. Le plus grand le rattrapa sans tarder, l'idée de l'embêter un peu lui ayant redonné le sourire.

- Oh, allez Yuma ! Rien qu'un petit bisou ! Ça ne te dérangeait pas de m'en faire quand on était enfants, le charria-t-il, tendant sa joue vers la sienne et heurtant leurs épaules.

Une lueur nostalgique illumina le regard du plus petit à l'entente de ces mots, qui lui remémorèrent de brefs souvenirs de leur enfance. Curieux et aventureux depuis le plus jeune âge, Maehara avait toujours été doué pour se blesser, plus ou moins gravement et d'une quelconque manière. S'il passait rapidement outre chaque égratignure, même les plus handicapantes, il n'y était évidemment pas insensible et avait versé de nombreuses larmes, autant de douleur que de frustration.