Chapitre 26

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TW: CYBERHARCELMENT / DYSMORPHOPHOBIE

J'ai posté ma publication. Une photo du magazine, plusieurs photos que j'ai prise durant la journée suivit d'une autre photo avec Chloé. J'ai éteint mon téléphone depuis. Je n'ose pas l'allumer. J'ai juste reposté le poste de ELLE avant de partir me laver. Je suis en train de chanter dans ma salle de bain, je suis de très bonne humeur. Je passe une serviette dans mes cheveux pour les sécher avant d'aller m'habiller. J'ai beau être toute heureuse, je ne cache pas mon angoisse.

Je n'ai toujours pas vu les retours. J'ai trop peur que rien n'aille.

Je pars dans la cuisine pour me faire un chocolat chaud. Il est passé dix heures et j'entends mon téléphone vibrer contre ma table de salon. Il a déjà sonné plusieurs fois depuis tout à l'heure. J'ai normalement désactivé toutes notifications des réseaux alors j'avoue ne pas comprendre pourquoi celui-ci sonne autant.

Quand je l'attrape, je vois plusieurs messages de mes proches et mes amis mais c'est surtout ceux de Mathis qui retiennent mon attention.

« -Ayden ça va ?

-Je suis en cours mais je veux pas que tu fasses attention à ce qu'ils disent ok ? »

Je pianote sur mon téléphone interloquée. Je pourrais l'appeler mais comme il est en cours, j'envoie seulement un message.

« Je comprends pas ce que tu dis ?? »

Comme s'il était resté sur notre conversation, attendant désespérément il répond immédiatement.

« Merde. »

« ?? »

Mon cœur s'accélère parce que je ne comprends pas.

« Twitter. »

Je quitte notre conversation, les extrémités des doigts désormais froides et moites. J'appuie sur l'application et attendant que tout ça charge. L'univers dans lequel nous travaillons et constamment confronter aux réseaux. Beaucoup d'entre nous ont été dans la sauce parfois, plusieurs fois pour un oui ou pour un non. Certains ne sont jamais content. J'ai toujours su que je m'exposais à certaines choses, certaines moqueries en commençant à m'assumer comme créatrice de contenue, comme les autres. Nous savons tous que nous devons dire au revoir à notre vie privée. J'ai déjà été sous les feux des projecteurs pour des raisons débile sous prétexte que je profitais de la popularité de mon ami d'enfance pour me faire connaître, sachant que je me suis lancée sur YouTube avant lui et qu'à cette époque, nous ne montrions même pas notre complicité, ce n'était que des accusations débiles auxquels j'ai dû faire face jusqu'à encore il y a très peu de temps.

Il y a eu évidemment ma rupture et ma rencontre avec d'autres créateurs de contenu qui ont beaucoup était médiatisées pour un rien, et bien évidemment, je ne parle pas des remarques sexistes à longueur de temps. Mais quand j'ouvre twitter ce matin, j'ai affaire à quelque chose de complétement différent. Quelque chose à laquelle je n'étais pas prête. J'ai déjà reçu des critiques, ça, je ne peux pas les esquiver. Mais ce que je lis ce matin-là me fait l'effet de coup de poignard.

« -Pourquoi on voit ses os comme ça ?

- Elle est anorexique ? C'est pour ça que dans les vlogs elle mangeait pas ? »

-Elle se fait vomir dans ses vlogs où ça se passe comment ?

-On dirait un peu un squelette nan ?

-Comme dirait Zola, petits seins gros coeur hein, on peut pas tout avoir.

-Elle devait pas faire une pause elle ? Pourquoi elle se retrouve chez Squeezie ?

Merci pour la douceurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant