Chapitre 56

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Je me prends un mur en plein visage.

« Mathis je te jure que tu vas me le payer ! »

Des hurlements parviennent jusqu'à nous alors que je l'entends crier. Il m'attrape le bras et nous entendons une tronçonneuse se rapprocher de nous. Je cris en essayant de m'enfuir mais le boulet qui s'accroche à mon bras est en train de m'utiliser comme bouclier.

« Dégage ! »

Mon cri se mélange à mes rires alors que je me trouve une table sous laquelle me cacher. Je l'entends crier mon prénom à ma recherche alors que je suis partie en courant de la pièce. Je pose une main sur ma bouche pour me retenir de rire et respirer moins fort, surtout que je crois ne pas être seule dans la pièce.

Quand Mathis m'a dit qu'on ferait une escape game, je m'attendais à quelque chose d'autres, pas ça, dans le noir, poursuivit par des gens. Je vais finir par tuer ce gosse qui me sert de meilleur copain depuis des années. Il arrive dans la pièce et chuchote.

« Ayden, t'es où ? »

La chose qui jusqu'à maintenant était restée cachée dans la pièce se réveille et il comprend alors que ce n'est pas moi ici. Ou du moins, pas moi qui commence à le courser. Profitant que je sois à nouveau seule dans la pièce, j'allume la petite lampe torche qui nous a été donné tout à l'heure à la recherche d'une clé. Je fouille un peu partout, mets ma main dans des bocaux gluants dans lesquels tout et n'importe quoi et trouvable. Je finis par miracle par trouver une clé dans un faux fond de tiroir. Je jette un œil derrière moi pour m'assurer que personne ne me suit puis me dirige jusqu'à la porte rouge, entendant les cris de Mathis. Je glisse la clé à l'intérieur, quand je suis certaine que c'est belle et bien la bonne clé, j'hausse la voix.

« Mathis c'est ouvert ramène toi ! »

Il arrive vers moi en courant, ramenant avec lui tous les acteurs dont celui à la tronçonneuse. Je referme la porte derrière nous, jurant sans pouvoir m'arrêter.

« Je te jure Mathis que dès qu'on sort d'ici, je te le fais payer, très fort ! »

Quelque chose m'attrape la main alors qu'il tente de se justifier, je le pousse vers la chose et l'entend se débattre me traitant de tous les noms, je rigole sans pouvoir m'arrêter, me prenant quelque chose dans les jambes alors que la chose qui l'attrape tente de lui dire quelque chose. Mais entre nos cris, ceux d'autres participants et des acteurs, la voix rauque est à peine inaudible.

« Lâchez moi madame j'ai pas d'argent. »

« T'es con ou quoi ! »

La voix rauque se met à tousser, j'éclaire la pièce par instant et aperçoit du faux sang sortir de sa bouche. Un visage blanc, aux joues creuses baisse les yeux vers moi et Mathis recule en arrière en voyant ce qui était en train de lui parler depuis tout à l'heure.

« La fiole. » lance d'un cri strident cette chose devant moi.

J'ai beau savoir que tout ça n'est que du maquillage, j'avoue ressentir un certain dégoût en voyant ça, surtout que l'odeur putride qui règne dans la salle n'aide pas.

« Oui oui, on va trouver la fiole. »

« La fiole ! » hurle la chose d'une voix rauque.

Je passe devant Mathis, ma lampe éclaire à peine.

« Tu veux qu'on trouve où sa vieille fiole là ? »

« C'est quoi ce bourbier. »

La voix rauque murmure encore, s'étouffant dans son faux sang.

Merci pour la douceurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant