Sorcière?!
Ridicule. Grotesque. Effrayant.
Peut-être pas tant que cela... Que tu sois déjà un fan inconditionnel de pratiques occultes en tous genres ou bien au contraire que tu sois venu ici dans le but d'analyser, démanteler voire même expr...
La vie de chasse se base sur un système d'échanges : l'être humain peut prélever des quantités raisonnables de chair et rendra la sienne à sa mort, permettant le renouvellement des cycles vitaux. De même, il obtenait sa descendance auprès de l'esprit de la surnature mythique, donneur de Vie à forme animale, mâle ou femelle, à l'instar de Cernunnos, ici représenté par Iren Horrors
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Selon Roberte Hamayon, le passage de la magie à la sorcellerie s'est fait avec celui d'une vie nomade à sédentaire. Son propos se base sur l'étude des chamanes bouriates de Sibérie. Dépendants des aléas de la chasse, leur peuple se trouve dans une configuration où précarité et solidarité vont de pair : cumuler les ressources de la chasse permet de répartir la charge, et le gibier une fois tué ne pouvant être conservé, est logiquement partagé avec le plus grand nombre.
Les Bouriates, qui ont connu « l'évolution Néolithique » au 18eme siècle, nous permettent d'avoir une vision plus précise des conceptions sociales et religieuses induite par le nomadisme. Une approche ethnologique minutieuse de leur histoire nous permet de mettre en lumière les changements de croyances opérés par la sédentarisation, notamment l'apparition du sacrifice et de la sorcellerie. Elle démontre dans son ouvrage La Chasse à l'âme, esquisse d'une théorie du chamanisme sibérien que« dans la vie de chasse, l'accent porte sur l'alliance entre l'humanité et la nature, mais aussi entre les humains et entre les sexes, tandis que, dans la vie pastorale, l'accent se déplace sur la filiation patrilinéaireet les relations guerrières. Dans la première, les relations entre les humains sont fondamentalement égalitaires, dans la seconde, elles s'hiérarchisent ».
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Elle a complété le lexique classique de nature preneuse et homme receveur avec la notion de repreneur/ rendeur. La chasse est donc un prêt d'énergie vitale de l'animal à l'humain, qui rendra son dû une fois la mort venue. Cette dernière permet la consommation de l'Energie universelle libérée : le cadavre, statut de rendeur, relâche cette énergie du grand tout tandis que sa chair se décompose. Cette dernière est le butin de chasse des esprits, agents repreneurs de la nature. Maladie et décès sont d'ailleurs pensés comme des manifestations de leur chasse dévorante.
