56. 「Prêts」

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Contrairement à ce que tu pensais, le brun, lui, ne semblait pas aussi affecté négativement par tes réponses sous-entendues.

Tu voyais même un rictus se dessiner finement sur ses lèvres tremblotantes, retranscrivant ses diverses pensées.




— Dis-moi que ou...

— Faut que je trouve où avorter, Eren.
























Dans le silence de la matinée, tu avais fini par te lever puis regagner la salle de bain afin de te passer de l'eau sur le visage, plusieurs fois, n'ayant plus la force d'établir un quelconque contact visuel avec le brun suite à ta décision soudaine, paraissant irréfléchie.

Enfin, elle te semblait réfléchie, pour toi.





L'eau fraiche éclaboussait le large t-shirt que tu portais, au fur et à mesure que tu te jetais ce liquide de tes deux mains jointes contre ton visage.
Tu essayais de savoir si tu n'étais pas victime d'un rêve, lucide.
Presqu'un cauchemar.



L'idée qu'une nouvelle vie avait commencé son fil dans ton ventre ne te réjouissais pas du tout.


Les images des trois tests te revenaient constamment à l'esprit; tu devenais bien vite hantée par ces deux traits apparaissant sur ces petits écrans.

Non, tu ne pouvais garder cette vie encore. Tu n'étais pas du tout prête. Puis tu n'avais jamais su comment t'en occuper, quelle éducation donner car les seules que tu avais pu recevoir venait soit de l'orphelinat, soit de l'Originel. Eren serait peut-être un bon père mais, toi, tu ne saurais faire la moindre chose.




— Eh, e...écoutes-moi.





Perdue dans l'enchaînement de pensées qui se bousculaient dans ton esprit, tu n'avais pas entendu Eren s'approcher jusqu'à l'encadrement de la porte, qu'il tenait de la paume de sa main.

Ses sourcils, légèrement haussés, complétaient son air toujours confus par tes propos. Il déglutit face à ton silence, avant de prendre une nouvelle inspiration, puis faire un pas afin de pénétrer la salle d'eau.



— On ira voir un médecin à quatorze heures. Il te conseillera sûrement et... il soupire avant de s'avancer jusqu'à toi.

— J'y crois pas, tu souffles, relevant ton visage face au miroir.



Sa main glisse de ton épaule jusqu'à ton bras, atteignant ton coude qu'il caresse afin que tu te tournes face à lui; tu finis par rejeter son toucher, mâchoire crispée, avant de prendre une nouvelle inspiration.

— Ne me touches pas.




Tes nerfs s'enflammaient. Tu devenais raide au fur et à mesure que ton angoisse s'emparait de ton corps; tes émotions avaient pris le dessus.

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