𝄞 Chapitre 17 : Argentina 𝄞

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Point de vue de Søren :

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Point de vue de Søren :

Le petit-déjeuner pris, et nos estomacs bien remplis, nous passons par l'arrière de l'hôtel. Avec soin, je dispose les bagages de l'équipe dans les différents véhicules pour aider les chauffeurs. J'essaie de me racheter aussi auprès de Thea après ma méchante remarque. Elle, plus que personne d'autre, ne méritait ça. Surtout si je prends en compte ce qu'elle a fait pour moi.

Sans hésitation, elle m'a remis sa vie entre les mains et m'a protégé d'Ilda.

Je ne la remercierai jamais assez pour cet acte de bravoure, de courage. De mon côté, j'admets avoir dépassé les bornes. J'ai carrément pété un câble quand elle m'a conseillé de porter plainte. Ses mots m'ont paniqué, j'ai perdu pied en prenant conscience qu'elle n'avait pas tort. Cet épisode effroyable n'est que le début d'une longue série. Et si je suis sincère jusqu'au bout, je n'avais pas à surréagir. Il aurait fallu que je reste à la place maître de moi-même, d'humeur égale, malgré ce qui s'était passé.

Je suis inexcusable. Je culpabilise tellement.

Piteux, je l'observe de loin. Les quelques examens passés se sont révélés positifs. Thea aura eu plus de peur que de mal. De grosses marques violacées font leur apparition sur son cou à l'endroit où la malade qui me servait de nounou a serré ses doigts épais. Hormis cela, le traumatisme est davantage psychologique. Le médecin nous a conseillé d'être présents pour elle et à l'écoute si elle se confie.

Dans un premier temps du moins. Si la situation s'aggrave, Thea devra suivre une thérapie régulière avec un psychiatre spécialisé dans les attaques de ce genre.

Alors qu'elle salue son frère, Olav nous rappelle à l'ordre en frappant avec énergie dans ses mains.

— Écoutez-moi les loulous ! Tout d'abord, Lars, l'apostrophe-t-il, j'ai été ravi de te rencontrer.

— Plaisir partagé, lui certifie le concerné.

— Tu as fait l'unanimité parmi nous. Ça va être bizarre de continuer la tournée sans toi maintenant. Sache que tu seras toujours le bienvenu. N'hésite pas à revenir quand tu veux ! Tu nous contactes et on arrange ça sans problème.

— Merci, Olav. Merci à tous pour votre accueil chaleureux. J'ai passé un super moment même si ça n'a pas toujours été simple de gérer tous ces événements qui nous sont tombés dessus.

Le sourire aux lèvres, Thea le couve d'un regard doux. Elle peut être fière en effet d'avoir au moins une belle personne dans son entourage. J'ai cru comprendre que ses parents sont remarquables aussi et les ont élevés du mieux qu'ils le pouvaient malgré un manque d'argent évident. C'est une famille comme on peut en rêver. Une famille aimante, qui inculque des valeurs essentielles à son prochain.

— Maintenant, il est temps pour nous d'aller à l'aéroport. Le jet nous y attend. Il ne faut pas traîner.

Aussitôt, nous nous répartissons dans les deux voitures. Thea est la dernière à monter. Elle a préféré profiter de précieuses secondes pour dire au revoir à son cadet. Je ne peux que la comprendre.

Mélodie désaccordéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant