Prête à tout pour s'éloigner de la relation toxique qu'elle entretient avec son petit ami du moment, Thea Løvdahl rejoint l'équipe du célèbre disc-jockey Suédois, Søren Hedgeland. Forte de cinq années d'expérience dans le domaine de la communication...
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Quelques jours plus tard
Point de vue de Thea :
La nouvelle est tombée juste avant l'embarquement.
Nos kidnappeurs ont enfin été appréhendés par les forces de l'ordre après des heures de traque. Les équipes n'ont pas faibli malgré des difficultés rencontrées pour les localiser dans la pampa. D'autres personnes pourront ainsi éviter de passer entre leurs griffes et de vivre un vrai cauchemar. Les chefs d'accusation retenus contre eux les empêcheront de sortir rapidement si la justice fait bien son travail.
Tant mieux. Ça leur fera les pieds et, de leur cellule, ils réfléchiront peut-être maintenant à deux fois avant de s'en prendre gratuitement à des personnes.
Nous nous sommes envolés de notre côté sans encombres en direction de la Suède. Quel bonheur de quitter ce pays qui va me laisser de terribles souvenirs. Nous avons décidé de prendre rendez-vous à notre arrivée avec un psychiatre spécialisé dans les traumas que nous avons subis avec Søren.
Il est impératif de faire appel à un professionnel. Nous ne pouvons pas nous en tirer seuls cette fois-ci. Espérons juste que le délai pour nous recevoir ne soit pas trop long.
À mes yeux, être suivis de façon régulière nous rassurera, nous fera progresser, sans doute pleurer et finira par nous soulager avec le temps. Extérioriser cette douloureuse épreuve sera indéniablement bénéfique à la fois pour nous mais aussi pour notre entourage. J'en mettrais ma main à couper.
De sa place, Søren m'adresse un large sourire après avoir vérifié que personne ne nous regardait. Je vois dans ses yeux rêveurs qu'il pense aux quelques jours que nous allons passer chez lui. Nils nous rendra également visite à plusieurs reprises. Søren m'a expliqué l'amour que le photographe porte à l'étendue d'eau face aux baies vitrées et à la verdure impeccablement entretenue qui entoure sa villa isolée. Même si ce n'est pas chez lui, c'est son havre de paix.
Avec nervosité, je triture avec la pulpe de mes doigts mon sweat oversize. Même si son intention est touchante, je ne cesse de me demander si nous n'allons pas trop vite dans notre relation. Cette étape de découverte du logement de l'autre se fait en général tout naturellement plus tard. Peut-être est-ce juste moi qui suis vieux jeu ? D'un côté, je suis excitée à l'idée de me familiariser avec son cadre de vie, de l'autre, j'ai cette crainte de brûler les étapes. Je cogite trop. C'est mauvais pour la santé... Je dois essayer de ne pas me prendre la tête pour tout et n'importe quoi et me contenter de savourer, à la place, de doux moments semblant être tombés droit du ciel.
Pour mon plus grand bonheur, le voyage se déroule dans des conditions exceptionnelles. Le jet évite des turbulences trop violentes et ne croise pas de trous d'air sur sa trajectoire. En douceur, les roues finissent par se poser sur la piste d'atterrissage et nous emmènent à un endroit qui nous permettra de sortir en toute sécurité. Je retire ma ceinture et savoure l'arrêt complet du bolide. Je récupère dans le calme mes affaires, vérifie que je n'ai rien oublié et par anticipation me visse sur le nez mes lunettes de soleil. Piquée par la curiosité, je jette un œil à travers l'un des hublots.
