Quelques jours plus tard
Le trajet d'une heure et des poussières nous ayant mené à Glasgow sans encombres m'a mise sur les rotules. Par chance, mes migraines et vertiges n'ont pas repointé le bout de leur nez depuis le show. C'est déjà ça de gagné... Des valises sous les yeux – et en main –, je gagne, accompagnée du reste de l'équipe, notre nouvel hôtel d'un pas traînant.
Ici aussi, une moquette épaisse rouge foncé recouvre le sol. Ornés de photos du bord de mer et de côtes sauvages disposées dans des cadres dorés pour certains et argentés pour d'autres, les murs bleu marine offrent un moment d'escapade aux plus curieux. Près du comptoir, un présentoir discret qui regorge de brochures et de magazines en tous genres se fond dans le décor luxueux et moderne. Sur la banque d'accueil, de somptueuses orchidées roses égaient l'aspect froid et dur du marbre immaculé.
— Bonjour, nous avons réservé au nom de Monsieur Jones, annoncé-je au réceptionniste.
— Bonjour, Madame. C'est un fait, je me souviens très bien. Vous ne souhaitiez pas être repérés par une horde de fans à votre venue, d'où ce nom d'emprunt.
— C'est exact.
Derrière sa monture acier, ses prunelles vertes parcourent l'écran de l'ordinateur placé devant lui. L'un de ses sourcils s'arque et un pli de contrariété sur son front apparaît. Puis, son visage se décrispe soudainement.
— Ah, ça y est ! Vous logerez au huitième étage. Nous nous engageons à ce qu'aucun autre client n'y ait accès le temps que vous serez là.
— Merci beaucoup.
D'un tiroir fermé à clé, il extrait six badges et me les tend.
— Tenez, les voici. Le numéro des chambres est noté dessus, me renseigne-t-il.
— Excusez-moi, mais je crois qu'il y a erreur. J'en avais demandé uniquement cinq, murmuré-je, en les récupérant.
— L'un de vos collègues, Monsieur Varvik, a téléphoné quelques minutes après vous et a voulu qu'une légère modification soit effectuée.
— Oh, très bien. Je vous remercie de votre diligence.
— N'hésitez pas à nous solliciter au besoin. Nous nous tenons bien évidemment à votre disposition et vous souhaitons un agréable séjour.
Poliment, je le salue d'un sourire affable et me retire. Comme si de rien n'était, je rejoins ensuite les Suédois qui m'attendent un peu plus loin. Je n'ai que moyennement apprécié ce changement opéré dans mon dos. Comptez sur moi pour mener l'enquête, mes cocos...
— C'est bon. Vous pouvez venir, les informé-je, d'une voix volontairement mélodieuse.
Bien trop happés par leur conversation, ils ne remarquent pas l'expression sur ma figure qui jure assurément avec le ton tout juste employé.
VOUS LISEZ
Mélodie désaccordée
RomancePrête à tout pour s'éloigner de la relation toxique qu'elle entretient avec son petit ami du moment, Thea Løvdahl rejoint l'équipe du célèbre disc-jockey Suédois, Søren Hedgeland. Forte de cinq années d'expérience dans le domaine de la communication...