𝄞 Chapitre 26 : Einar Roed 𝄞

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Point de vue de Thea :

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Point de vue de Thea :

Prendre ce bain était une excellente idée.

Il m'a permis d'avoir, tout en me relaxant, une sérieuse prise de conscience. Je ne peux plus laisser Einar s'en tirer comme ça. Il doit être puni pour ses actes et les assumer une fois pour toutes. Je vais en parler à Søren d'ici quelques minutes et lui demander son avis. Faire un signalement pourrait être une option à envisager. Je refuse de continuer à vivre dans la peur. Mais mériterai-je l'attention des policiers sans preuve ? J'en doute.

Alors que j'arrange le cordon de mon sweat-shirt gris chiné, l'écran de mon portable s'allume. Je le prends par automatisme et ouvre le message provenant d'un numéro inconnu.

De : Unknown

Tu vas payer pour ce que t'as fait, sale pute ☠️

Les mots affichés dans la conversation fraîchement créée ne laissent place à aucun doute.

Einar en est l'auteur... Mais pourquoi diable me menace-t-il alors que je n'ai pas encore agi contre lui ? Peut-être est-il furieux que je me sois défendue ? Peut-être croit-il que j'ai appelé des renforts ? Raison de plus pour me confier à Søren. Il saura me rassurer et quoi faire.

La trouille vissée au corps, je range mon téléphone dans la poche arrière de mon jean et sors à toute vitesse de la salle de bain. J'ouvre à la volée la porte de ma chambre, cours dans l'étroit couloir puis dévale les marches quatre à quatre.

Le cœur battant à tout rompre et la respiration saccadée, je le rejoins en catastrophe dans la cuisine.

— Søren !

— Il y a un problème ? s'alarme-t-il.

— C'est Einar ! J'ai reçu un SMS à l'instant, je suis sûre qu'il vient de lui !

La mâchoire du musicien se contracte. Il doit en avoir par-dessus la tête d'entendre son prénom sans cesse. Je suis tellement désolée de lui infliger ça. Ses bras musclés se crispent.

— Montre-moi, murmure-t-il.

Ses yeux lancent des éclairs lorsqu'il lit le contenu. Je le vois bien, il essaie de ne pas exploser. Pour tenter de se calmer, il pince l'arête de son nez.

— Thea, ça ne peut plus continuer comme ça. C'est lui qui va payer et faire de la taule. Non mais, il se prend pour qui celui-là ?

— Je suis d'accord. Justement, je prévoyais de me rendre au commissariat à ce sujet. Tu penses que je peux être entendue sans preuve à l'appui ?

Ma dernière phrase semble lui avoir fait l'effet d'un coup de poignard. Aussitôt, il pâlit.

— Je dois t'avouer un truc...

C'est à mon tour de me sentir mal. Une boule d'angoisse se forme dans le creux de mon ventre.

À en juger le ton sinistre qu'il emploie, ce qu'il doit me confier risque de ne pas me plaire. Comme si de rien n'était, je m'adosse au plan de travail et prends soin d'éviter les ingrédients du repas de ce soir qui trônent encore dessus. Il ne paraît pas avoir avancé tant que ça d'ailleurs dans la préparation du dîner. Je me demande ce qui a bien pu autant le retarder.

— J'ai contacté la police il y a quarante-cinq minutes et leur ai envoyé une vidéo de ton agression et des photos de toi que j'avais prises il y a quelques jours. Einar a été appréhendé à son domicile et il va être interrogé.

— Hein ? Mais comment tu expliques ce message alors ?

— Je crois qu'il a dû t'envoyer cette menace à peine voilée pendant le trajet jusqu'au poste. Je m'en veux d'avoir attisé le feu qui brûlait déjà en lui depuis un moment. Je voulais juste t'aider, à la place j'ai l'impression d'avoir fait empirer les choses.

— Mais non, tu as voulu bien faire. Ne sois pas si dur avec toi-même.

— Je m'excuse. J'aurais dû te solliciter avant d'agir dans ton dos.

La culpabilité ronge et tord son si beau visage. Je dois lui prouver que je ne lui en veux pas le moins du monde. Au fond, je comprends les raisons pour lesquelles il l'a fait. Diana et mes parents avaient voulu intervenir aussi et, après s'être concertés, avaient appelé les forces de l'ordre. Je me souviens les avoir incendiés, les avoir traités de tous les noms alors qu'ils voulaient simplement me sortir des griffes acérées de ce connard. J'imagine que je n'avais pas assez de recul...

Sans réfléchir, je m'approche de lui et le saisis par ses épaules voûtées. Stupéfait, il redresse la tête.

Noyés par une multitude d'interrogations, ses iris bleus rencontrent les miens. Mes doigts remontent le long de sa nuque contractée et fourragent dans ses cheveux soyeux. Sur la pointe des pieds, je me hisse à sa hauteur.

— Je te pardonne, petit cœur. Je sais que tu l'as fait dans l'unique but de me protéger. Tu as été plus courageux que moi. Je ne te remercierai jamais assez.

Pour finir de le convaincre, je comble le maigre espace entre nos lèvres et l'embrasse avec tendresse et amour. Partagé par les mêmes émotions, Søren répond à mon baiser. Tandis que ses mains divines caressent mes hanches, mon corps se presse contre le sien par automatisme. À bout de souffle, nous mettons, d'un commun accord, un terme à cet échange intime si agréable. Puis, sa bouche continue sa course folle et parsème mon cou de bisous mouillés. Des papillons prennent leur envol dans mon abdomen, mes jambes flanchent. Mais tout ceci ça n'a aucune espèce d'importance, mon petit ami me retient dans ses bras puissants. Tant que je suis avec lui, je suis au Paradis et en sécurité.

La sonnerie stridente de son portable nous arrache un sursaut. Nous n'avons cependant pas le temps de reprendre nos esprits. À la vue du nom affiché, Søren ne tergiverse pas.

— Allô ? 

— Allô ? 

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Mélodie désaccordéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant