𝄞 Chapitre 30 : Paris 𝄞

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Quelques mois à filer le parfait amour plus tard

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Quelques mois à filer le parfait amour plus tard

Point de vue de Thea :

Un peu de repos n'est pas de refus après la clôture de cette tournée internationale rythmée à souhait par de nombreux shows et des séjours chaque jour ou presque dans des pays différents. Finalement, cette cadence infernale aura eu raison de moi. Elle m'a laissée sur les rotules. Qu'on ne me dise pas que je ne me suis pas assez investie. Je crois que je n'ai jamais autant donné de ma personne !

Søren a insisté pour que nous partions en vacances rien que tous les deux et je dois avouer que c'est une excellente idée. Cette semaine à Paris nous fera le plus grand bien à n'en pas douter.

Je suis si épuisée que j'ai dormi à poings fermés dans le lit de son jet et dans le taxi qui nous a menés au Plaza Athénée.

Situé dans le quartier des Champs-Élysées, cet hôtel est connu pour son service irréprochable et ses quelques chambres donnant sur la Tour Eiffel, sur la célèbre avenue Montaigne et ses magasins très luxueux (Prada, Chanel, Louis Vuitton, etc.), ou bien sur la cour intérieure et ses fameux géraniums rouges. J'ai même lu dans un magazine qu'une patinoire était montée exprès en hiver pour le plaisir des clients et qu'un institut de soins Dior y a été fondé en 2008. Et je ne parle même pas des repas. Il existe cinq restaurants différents qui portent tous le nom du chef étoilé qui y travaille.

L'entrée de l'établissement a tôt fait de m'impressionner. D'immenses colonnes ivoire et argentées cerclées d'orchidées blanches soutiennent le plafond immaculé. Sur le sol en marbre, une rosace est éclairée par un gigantesque lustre en cristal. À droite, un salon avec un sublime canapé rouge et des fauteuils crème haut de gamme a été aménagé entre deux portes menant à l'espace de restauration et pour compléter le tableau, des peintures à l'huile d'artistes de renom ornent les murs clairs.

D'une démarche qui se veut assurée, j'accompagne Søren au comptoir en bois verni. Là aussi, tout a été élaboré avec goût et pensé pour privilégier le côté fonctionnel. Un standardiste droit comme un i nous observe derrière une épaisse monture hexagonale bleu nuit. Ses cheveux gominés et ses ongles impeccablement coupés prouvent qu'il accorde une attention toute particulière à son apparence et sa mine lugubre laisse à penser qu'il a enterré un proche avant de venir travailler.

— Bonjour, nous accueille-t-il d'une voix impérieuse. Et bienvenue au Plaza Athénée. Que puis-je faire pour vous ?

Ses lèvres fines se tordent en une grimace dédaigneuse à la vue de notre tenue sans prétention. Si ça ne tenait qu'à lui, je suis sûre qu'il ne se gênerait pas pour nous faire une remarque déplacée et nous virer sur le champ de cet hôtel prestigieux. Il doit croire que nous nous sommes perdus. Ses sourcils fournis se haussent et il lève les yeux au ciel, visiblement impatient de nous mettre à la porte.

— Bonjour, j'ai réservé une suite au nom de Hedgeland, répond simplement Søren, agacé.

Aussitôt, l'expression du trentenaire change. Ses traits s'adoucissent et sa mâchoire se décrispe. Ses doigts noueux qui pianotaient sur la surface lisse et soulignaient son irritation s'enroulent autour de la souris de l'ordinateur. Il n'a vraiment honte de rien.

Mélodie désaccordéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant