si j'avais un monde

Le monde m'a fait seul

Le monde m'a fait seul. Je le sais depuis si longtemps et pourtant, je ne l'accepte que maintenant. D'accord, je suis seul, ce n'est pas une fatalité, c'est un état, un trait, comme une couleur de cheveux ou de peau. C'est d'accord, d'accord dieu si je dois être seul, je ne rate rien, je ne gâche rien, je suis seul car je suis seul. Il n'y a rien en moi qui ferait l'origine, rien qui effraie les autres, j'ai quelques ami-es, je sors rarement mais je sors, oui je suis seul mais je suis bien seul. C'est le cas, c'est tout, ça ne doit pas être autrement : quoi que je fasse, je le suis toujours. C'est que c'est dans ma nature, c'est mon destin, ma vie, ma solitude m'accompagnera.
Maintenant que je lui ai pardonné, qu'elle n'y peut rien si elle est là, je peux avancer. Elle est avec moi, mais rien ne m'empêche de sortir avec, sortir seul, vivre seul. C'est ainsi, il doit y avoir quelque chose qui m'échappe, la raison du pourquoi je dois l'être, ou peut-être n'y en a t-il pas ? Quoi que ce soit, je l'accepte, j'ai assez souffert, j'ai assez combattu à ne plus l'être : elle gagne toujours. Alors je la laisse, je l'embrasse, peut-être avec rancoeur et un désir frustré d'une vie plus comblée, mais ce n'est pas la mienne, ma vie, c'est avec elle.