La tristesse a changée. Elle n'est plus ce brasier ardent qui brûlait mon âme et emportait mon coeur dans des profondeurs jamais connues. Ma tristesse n'est plus ce voyage, ce périple qui m'a malmené pendant de si longues années. Non. Ma tristesse m'a rendue ma Terre et je suis rentrée.
Elle est devenue ces gouttes, ce vent léger, la chaleur frêle du printemps. Elle est devenue douce, elle câline mes espoirs et ferment les paupières de mes rêves. Elle est comme mon amant, elle me réconforte pendant les nuits d'hiver et elle m'appelle par mon prénom. Ça ne fait plus mal, ça refroidit mon sang, ça engourdit mes membres, ma tristesse me plonge dans l'eau tiède où le silence résonne, où mon corps sans cesse cherche la surface.
La tristesse a changée. Elle est devenue belle, elle est devenue muse, elle est ma compagne, elle est mes murs, elle est ma maison, mon jardin. Mes mots sont les fleurs que je plante. Je ne sais plus si je l'aime ou si je la hais.
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si j'avais un monde
Poesíajournal de pensées Vous n'avez pas besoin de lire de façon chronologique.