Je veux aller plus loin. Ça me suffit pas les 600 kilomètres, je veux prendre l'avion, aller au bout du monde, je veux plus rien reconnaître, ni la langue, ni les bâtiments, les rues, leurs noms.
Je veux une plus grande ville, 300 000 habitants c'est quoi, une campagne ? Vingt millions, trente, quarante, même si je sais que c'est impossible, je veux plus être seule dans une seule rue. Qu'il y est un restaurant à chaque intersection, qu'il y est à chaque intersection un nouveau truc à faire, un mec qui danse, des gens qui font de la para voile, une fusillade, un cinéma en extérieur. Je veux que tout soit tellement serré que tout rentre en ébullition, un cocktail mortel qui me donnerait à tel point le vertige que je n'arriverais plus à distinguer le rêve du réel.
Je sais pas ce que je recherche, concrètement. Je dis toujours : à me perdre. Parce qu'avoir des repères c'est commencer à réfléchir, à penser au temps, à se créer des barrières : j'y reste, ici, je suis bien. Le monde n'a qu'à avancer sans moi, j'ai plus envie de le rattraper.
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si j'avais un monde
Poetryjournal de pensées Vous n'avez pas besoin de lire de façon chronologique.
