En face du miroir, la robe fuchsia qui tombe sur mon vieux corps squelettique, je vois mon cul. Envie d'être une bombasse, de respirer le sexe, de me sentir jouet, jouir, d'être l'objet du monde. Envie d'être une femme aussi, de pas être le garçon à moitié, la bête de foire, la gêne, le truc qu'on explique pas. On évite mon regard, on n'arrive pas à prendre de belles photos de moi, on me complimente pas, et quand j'en demande : "mais si, tu es belle". Ça me rassure pas. J'ai pas besoin de votre pitié, je veux votre honnêteté. Ouais je suis pas baisable, ouais je suis dégueulasse, enfin pas trop, entre-deux, de quoi instaurer un malaise. Je suis bizarre, pas complet, inutile. Là sans être partout. Un pion parmi la foule. Ridicule.
Moi qui rêve de choses si folles, est-ce que je les mérite si je suis pas le maître du monde, si tous les regards dans la rue ne se retourne pas vers moi. Que mériterais-je si je suis fade, sans goût, fantomatique ? Le silence sans doute, le silence.
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si j'avais un monde
Poetryjournal de pensées Vous n'avez pas besoin de lire de façon chronologique.