Jour 1. C'est le soir, les lumières jaunissent les rues. Tu viens de ranger ton appart, t'imagines déjà la déco que tu vas acheter. T'aimes ta vaisselle, tu as un service à thé qui n'attend plus qu'à être utilisé. Tu te sens bien, t'es assis sur ton clic-clac que maman a payé grâce à un crédit. Tu lui es reconnaissante, mais tu ne le dis pas. T'as encore mal. Tu ne lui pardonneras jamais vraiment. Tout ce que t'attends maintenant, c'est l'aventure. Découvrir les magasins, les terrasses, les restau. Le TNS, les musées, la fac, les queers de Stras. T'as envie de te la péter, d'être décadent, d'avoir des perruques, des toiles, des livres de partout dans cet appart. T'as envie qu'il soit saturé. Tu veux que tout soit comblé. Qu'on rentre, qu'on se dise : putain, c'est riche, j'ai envie de le connaître, j'ai bien fait de lui parler. T'as envie d'être légitime. Tu sais pas d'où ça vient, mais tu veux prouver ton existence. Peut-être qu'on t'a trop souvent répété de ne pas le faire. Y'a quelque chose qui toque, qui pousse, et t'as envie que ça parte.
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si j'avais un monde
Poetryjournal de pensées Vous n'avez pas besoin de lire de façon chronologique.