la seule chose que je puisse encore faire

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Hier je lui ai dit désolé. Désolé de tout gâcher, mais c'est lui, dans ma tête, qui me rend malade, qui me donne envie de tout arrêter. Je lui ai chuchoté, en larmes, après être parti d'une soirée parce qu'il me tempêtait des trilliard d'insultes : qu'est-ce que tu me veux ? J'ai fait quoi ? Elles ont perlé sur mes joues, les larmes froides, et j'ai pensé à lui. À tout ce qu'il voulait faire, créer, ce monde qui l'appartenait. Il ne réfléchissait pas trop, il écrivait, il inventait parce que le désir le poussait. Il ne pensait pas nuit et jour à cette phrase précise qui manque de fougue, à sa ponctuation, à son vocabulaire. Tout lui était possible. Il aurait très certainement pu finir artiste avec autant de lâcher prise. Le monde lui aurait paru si vaste.
Je suis désolé. J'ai peur d'aimer, d'aller plus loin que ces pages dans ce carnet, de bouts de phrases, de colères frustrées. Je vis comme je chante, ma voix brisée, d'où sortent des myriades de notes dissonantes. C'est la seule chose que je puisse encore faire.

si j'avais un mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant