priory [h.s] ✓

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L O L A

J'ai terminé mon repas, l'ambiance baignait maintenant dans le malaise. La déclaration d'Harry a eu le don de m'ébranler, comme je n'aurai pu imaginer. Keira s'affiche de plus en plus avec sa "proie", qui est de surcroît mon ex-petit-ami, et ne manque aucune occasion pour m'abaisser au plus bas. Je me lève de ma chaise, dépose mes ustensiles dans mon assiette, puis empoigne mon téléphone.

— Je vais à l'extérieur, déclarais-je en tournant la poignée de porte.

La fraîcheur de septembre me fouette le visage. Je m'assois sur le perron, regardant l'inaction de la Californie. Soudain, un vide se forme dans ma poitrine. Une image qui m'est familière apparaît dans mes pensées, et celle-ci agrandit le vide. Deux adolescents sur la plage, le soleil couché, l'un avouant qu'il ne ressent plus les même sentiments pour l'autre. Bradley et moi.

Je me souviens bien de ce jour, à peine quelques heures après que je l'ai vu, il est mort d'un accident d'auto. Je me rappelle de la manière dont il a mît sa main dans ses cheveux, indiquant un malaise chez lui, et il m'a demandé si Harry avait un rapport dans cela. J'ai nié, ce qui était vrai: Harry n'a aucun rapport à notre histoire.

Son visage que j'ai perçu, ses traits angéliques, toutes ses petites attentions qui me faisaient sentir importante. Sûrement que si il serait encore en vie, nous nous aurions rencontrés dans un café et aurions parler de la pluie et du beau temps. Comme avec Ashton. Mais la vie n'est pas parfaite. Elle nous le fait savoir quand.

Des doigts rebondirent sur mon épaule gauche. Je tourne ma tête pour apercevoir Zayn, cigarette aux bouts des lèvres, me faisant un sourire.

— Ça va ? Tu es partie drôlement triste, toi, me dit-il en me faisant un sourire enjôleur, celui qui m'a fait craqué pour lui.

Je l'ai invité à s'assoir à mes côtés.

— Non, je me remémorais des souvenirs, j'ai vu son expression, qui dit vouloir savoir ces souvenirs. Je...je me remémorais le jour où Bradley est mort.

Son expression est devenue limpide, puis il fît des petits cercles de bouffée avec sa bouche.

— Sinon, tu la trouves comment, Keira ?, commence-t'il. Harry a du goût, sans vouloir t'offenser.

Je songe à la réponse adéquate à opté: la carte de la vérité, de la jalousie ou du bonheur ? Celle qui aura le moins de répercussions qui pourrait encore plus pourrir ma vie qu'elle ne l'est maintenant.

— Elle ne présente rien de bien. Tu as déjà vu ça, toi, un amie qui par-après est en couple avec ton ex ? Ça ne présage rien de bien, point.

L'impression que Keira plaît à tout le monde (pour la mauvaise raison, avouons-le) me dégoûte. Savent-ils son secret ? Non. Savent-ils ce qu'elle m'a fait ? Non. Savent-ils à quel point elle veut seulement Liam pour elle et qu'Harry n'est qu'un jouet dans cette histoire ? Non. Savent-ils à quel point Harry va avoir une baisse de confiance en autrui après ça ? Non.

— Keira est jolie, gentille et amoureuse d'Harry. Si c'est vraiment elle que tu décris, elle ne le reflète pas. Qui devrais-je croire ?, grommelle Zayn.

J'emboite mon regard dans le sien, une sorte de déclic se produisant.

— Personne ne peut lui faire confiance. En tout cas, pas complètement.

Il me défit de ses yeux bruns.

— Pourquoi je devrais te croire ?

Si, à un moment quelconque, mes amis feraient maintenant confiance à Keira, ce serait peine perdue. Le jour où elle va briser le cœur du bouclé, et j'espère où elle va révélé son secret, mes paroles reflèteront la vérité sur mon ancienne amie.

— Parce que je tiens à toi, à Harry, à vous tous, terminais-je en me redressant et marche vers le seuil de la porte.