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L   O   L   A

— Laisse. Alors, quels sont tes plans pour les vacances de Noël ?, interrogeais-je mon ami pour changer de sujet.

— Joanie et moi allons faire le tour de ma famille le vingt-quatre et de la sienne le vingt-cinq. Pour le jour de l'an, nous n'avons pas encore décidé. Toi ?

Le projet d'aller à New York m'est revenu à l'esprit. Et si Shola venait ? L'arrangement avec le management qu'Harry avait organisé doit bientôt débuté, enfin, je l'espère. Je ne supporte pas de la voir se lovée contre lui, même si je suis fâchée contre lui. L'issue de mes pensées est lointaine, très lointaine. Mais en même temps, la mémoire de revoir ma famille pour le souper de Noël m'a fait sourire.

— Ma famille et moi nous nous réunions chez mes grands-parents pour un grand souper le vingt-cinq, puis le vingt-sept... Laisse tomber.

L'ampleur de ma gaffe a surgis dès qu'elle a sortie de ma bouche : Ed m'écoutait vraiment, ce qui veut dire qu'il tient à ce que je finisse ma phrase.

— Que fais-tu le vingt-sept ? Tu n'as pas prévu de fêter avec tes amis ?

Par "amis", je sais pertinemment qu'il vise Harry, Louis, Quinn, Maddie et le reste.

— J'allais accepter d'aller m'enfermer dans un chalet à New York avec eux du vingt-sept jusqu'au trente-et-un, jusqu'à ce que je vois Shola embrasser Harry.

— Tu n'as pas pensé que le geste de Shola n'impliquait pas Harry dans sa décision ? Qu'Harry n'était peut-être pas d'accord avec elle ? Après tout, avec les yeux de labrador qu'il opte pour te regarder, ça m'étonnerait qu'il voudrait te faire du mal en l'embrassant, m'explique Edward.

Ce n'est pas fou ; ces temps-ci, le bouclé me dédie presque tout le temps qu'il lui reste après ces concerts et les interviews. Je me mord la lèvre. J'ai agis trop fortement et ce n'est pas lui qui aurait dû avoir mes commentaires disgracieux, mais bien sa putain de mannequin qui lui sert de fausse copine. Tout s'explique, maintenant.

— J'aime bien l'idée d'avoir un psychologue privé, grommelais-je en lui souriant. En me basant sur qu'est-ce que tu me dis, j'ai besoin de prendre quelques résolutions pour la nouvelle année !

Je suis certaine que son imagination déborde de trucs que j'ai à peaufiner.

— De un, mettre ton horrible caractère de côté ; de deux, essayer de donner une chance à Harry même s'il est un idiot et toi une éternelle célibataire idiote ; de trois, essayer de pardonner à Keira, même si elle a été chiante ; de quatre, de ne pas négliger tes amis ; de cinq, moins te compliquer la vie, me reproche-t'il.

Les cinq points culminants qu'il a énuméré sont réels. Je ne serais jamais la fille parfaite, mais je ne perd rien à essayer. Je dois maintenant des excuses à Harry, une sorte d'entente de réconciliation avec Keira, des remerciements à Ed et une réponse à mes amis. Super. J'attrape mon sac et marche rapidement vers la porte d'entrée.

— On se voit demain. Merci pour tout, dis-je en claquant la porte derrière moi.

Je fonce vers l'immeuble de Elle US, priant pour que Keira y soit. La lueur du soir commence à apparaître dans le ciel. Je stationne ma voiture dans le gigantesque parking souterrain, puis à ce moment, je vois mon ancienne amie qui s'extirpe de la sienne. Le hasard ne fait jamais bien les choses, mais dans mon cas, il a fait une exception. Une chance que je n'ai pas mis des souliers à talons ce matin, parce que pour rejoindre Keira à l'autre bout du stationnement, ça aurait été dur, pour non seulement mes pieds, mais aussi mon orgueil.

Je lui fais un signe de la main et heureusement elle fait de même.

— J'ai besoin de parler, encore une fois.

Le goût amer des actes de Keira est toujours dans ma bouche, mais après tout ce qu'elle a fait pour se racheter, je lui dois bien cela. Nous montons en ascenseur vers son bureau. Son chandail à capuchon Nike trop grand pour elle tombe sur ces épaules, et est un peu fripé, comme si elle avait couru dans tout les sens depuis le début de l'après-midi. Je m'assis sur la chaise parallèle à la sienne.

— Je pense que je te dois des excuses pour avoir autant... Repousser les tiennes. Je suis encore dégoûtée par ton geste, mais peu à peu, on pourrait redevenir amies. Pour ce qui est d'Harry et de Liam, ça va prendre un peu plus de temps, m'excusai-je.

Elle semble contente, mais triste à la fois. Le souvenir de ces folies lui revient à l'esprit, et la connaissant, elle doit se sentir terriblement mal.

— Je les accepte, certainement, elle commence à enroulé une mèche de ses cheveux autour de son doigt. Je ne sais pas ce qui m'a prit, j'étais révoltée contre le monde entier pour une chose que j'aurai seulement pu garder pour moi sans faire de flammèches.

J'ai pris une bonne bouffée d'air et je me suis levée. Nous pouvons avoir une nouvelle amitié, oui, mais il y aura toujours un peu de rancune envers chacune de nous. Heureusement, un lourd poids qui était sur mes épaules est tombé et un sentiment de joie débute son chemin au creux de mon estomac. Je sors de l'établissement souriante, ce qui n'étais pas arrivé depuis déjà quelques jours. Pour le moment, je me sens invincible, comme si les attaques quotidiennes de Shola ne me heurtaient pas. Pour le moment.

Alors que j'embarque dans ma voiture, je reçois un message de ma mère. Celle-ci, contrairement à mon père, veut s'initié à la technologie et cela veut dire qu'elle aime chacun de mes posts sur Facebook, qu'elle m'envoie des tonnes de messages par jour et qu'elle follow toutes les personnes que je suis. Dans son message, elle me demande de garder Chloe et Chase, mon frère et ma sœur, alors qu'elle et mon père vont chez ma tante avec le reste de ma famille immédiate.

Mes doigts s'élancent sur le clavier à une vitesse que je n'aurai pu imaginer, puis je ferme mon téléphone. En route, j'embarque Chloe et Chase puis nous nous dirigeons vers ma demeure. À notre arrivée, ceux-ci s'effondrent sur le canapé.

— Maman nous a obligé à faire le ménage de nos chambres. Ça faisait un bail que je n'avais pas touché à un chiffon et à un aspirateur, m'informe Chloe. Une chance que ma chambre était moins sale que celle de Chase, parce que ça aurait été encore plus long !

Je ris. Chase est bien la dernière personne sur terre qui a comme passion le ménage. Mes parents ont toujours voulu qu'il y prenne goût, au moins au minimum. En une semaine, il réussi amplement de transformer sa chambre propre en une porcherie.

— Est-ce que vous avez faim ? J'ai fais de la lasagne hier et c'est une des seules fois qu'elle est réussie comme celle de grand-maman !

Ils acquiescent positivement et je met le plat que j'ai préparé la veille au micro-ondes. Une odeur divine imbibe rapidement la pièce. Une averse de pluie frappe contre les fenêtres, tellement que des orages se font entendre. Alors que nous prenons place dans la salle à manger, une personne cogne à la porte. Je me lève pour aller répondre, même si je sais que ma part de lasagne va être terriblement froide à mon retour.

J'ouvre la porte et découvre la personne qui se cache derrière la porte. Les sourcils froncés, la bouche semi-ouverte, j'échappe une respiration qui se transforme en vapeur au contact du froid qui règne à l'extérieur. Cheveux, vêtements mouillés et respiration forte, il se tient devant moi, avec son regard intriguant. Même si le trajet de chez lui à mon appartement est de cinq minutes en voiture, je ne vois toujours pas pourquoi il est venu à pied.

— Ha-Harry ? Que fais-tu ici ?

priory [h.s] ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant