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L   O   L   A

Alors que je rangeais mon téléphone dans mon sac à main après que ma conversation avec Ashton soit terminée, une jeune femme dans la vingtaine arrive devant ma porte. Je lui ouvre, puis l'invite à s'assoir sur un des deux sièges devant mon meuble en bois qui me sert de bureau.

— Bonjour. Ed m'a beaucoup parlé de toi, et tu m'avais l'air sympas. Je suis Keira, Keira Wahlberg, salue-t'elle.

Je lui rend son sourire.

— Je m'appelle Lola Brooks.

Nous avons discuté longuement, puis elle jette un coup d'œil sur son téléphone. Il est midi et demi. Keira me dit qu'elle doit aller dans son bureau, n'ayant pas le temps de parler plus longtemps. Je me dirige vers le café internet à côté de l'immeuble d'Elle pour reprendre des forces.

La nouvelle vie que j'étais entrain de me construire me plaisais bien, mais il y avait toujours un manque. Un dudit manque que je ne savais quel était son intention et qu'est-ce qui pourrait le combler.

Alors que j'entame ma salade César, la sonnerie de mon téléphone résonne. Je dépose ma fourchette sur le bord de mon plat, manche vers les légumes, puis colle mon téléphone sur mon oreille droite.

— Oui, allô ?

Le café devient de plus en plus bondé, et les personnes parlent très fort, en plus du trafic sur la rue voisine, c'est la cacophonie.

— Hey, Lo ! Ça se passe bien, ta première journée chez Elle US ?

Je reconnais cette voix entre milles: Liam. Je pensais pourtant que ce serait Harry qui m'appellerait, mais celui-ci semble avoir oublié toute l'importance que j'accorde à ce job.

Je parle à l'anglais de Mme Knightley, de Edward, de Keira, puis de l'immensité et du luxe que regorge l'immeuble de Elle. Contrairement à ce que je pensais, Liam et moi avons une complicité assez forte.

— Qu'est-ce que tu fais en ce moment, Payne ?, demandais-je.

— Les gars et moi sommes au restaurant, nous venons de terminer une entrevue. J'aurais voulu t'appeler avant, mais l'interview a été plus longue que prévue... Je croyais que tu savais tout cela, Harry t'a appelé pourtant.

Je fronce les sourcils, même si mon ami ne peut voir ma réaction à l'autre bout du fil.

— Il ne m'a pas appelé. S'il m'a contacté, il est sûrement tombé sur ma boîte vocale.

Les propos de Liam m'ont fait réfléchir. Je ne vais pas en faire tout un plat, c'est seulement un appel.

— Puis-je parler à Harry, s'il te plaît ?

Il accepte. Pendant les quelques secondes de silence, je réalise à quel point le bouclé me manque. Terriblement. Nous nous sommes vus hier, vrai, mais je sens que quelque chose va bientôt faire ébranlé notre relation.

La voix de celui-ci retentit à l'autre bout de l'appareil.

— Salut, Harry, lui répondis-je.

Entendre sa voix m'a rassurée et je ne sais pourquoi.

— Je ne veux pas te pressé, mais nous devons allés dans la salle d'enregistrement pour la touche finale de l'album dans une vingtaine de minutes, dit-il comme je sens l'agacement dans sa voix.

En plus d'être froid, il se la joue à la "je suis hyper occupé". Face à son envie des plus énergiques de me parler, je soupire.

— Je...je voulais seulement entendre ta voix. Oui, ma journée se passe très bien à mon nouveau travail. Oui, mes collègues ne sont pas des animaux enragés. Oui, l'immeuble est fantastique et j'ai une vue superbe depuis mon bureau sur le centre-ville. Oui, je sais ce que tu es entrain de faire. Parce que Liam a prit l'initiative de m'appeler, lui. Oui, je sais que ton horaire est incroyablement chargé aujourd'hui. Oui, je vais raccrocher.

Il m'a transmit sa froidure, on dirait. Répondre à ses questions qu'il allait posé que quand il aurait un trou dans son horaire de moi-même, était une façon de lui montré que je n'étais pas aussi idiote qu'il le pense.

priory [h.s] ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant