𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐕

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Après seulement une dizaine de minutes à dormir, un léger bruit la fit sursauter. Sûrement les dromadaires, se dit-elle. Dans le doute, elle resta éveillée, attentive au moindre bruit. Les bruits recommencèrent, comme des petits mouvements sur le sable. Elle se convint que ce n'était que les dromadaires, ou quelqu'un du groupe qui bougeait dans son sommeil. Mais l'instinct la prévenait, elle commença à prendre peur petit à petit. Elle attrapa une dague, laissée entre elle et Victoria au cas-où. Elle écarta l'un des draps de l'abri, et scruta les environs. Dans l'obscurité, il était difficile d'apercevoir quoique ce soit, mais elle vit tout de même deux silhouettes, accroupies dans le sable. Elle réveilla doucement Victoria et Rose à ses côtés. Elle leur fit directement signe de ne faire aucun bruit, mais dans l'incompréhension, Victoria grogna :

– Qu'est-ce que tu...

Maia s'empressa de plaquer sa main sur la bouche de celle-ci, et lui refit signe de se taire. Elle montra l'arrière de l'abri à ses deux amies, leur faisant signe qu'un danger approchait. À son tour, Rose écarta un bout du drap, et vit immédiatement les deux silhouettes tapies dans l'ombre. Mais Rose s'approcha et lui chuchota à l'oreille :

– Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Ils vont nous assassiner !

– Il faut qu'on avertisse les autres.

Elles n'eurent pas le temps de réfléchir à la question que les deux inconnus se jetèrent sur l'abri, et arrachèrent les draps. Évidemment, Julia se réveilla d'un coup et paniqua. Maia brandit la dague et leur cria de s'éloigner, mais ceux-ci s'en moquèrent, et l'un d'eux attrapa la jeune fille violemment. Il la saisit par les bras, et l'entraîna un peu plus loin. Il la plaqua par terre, elle hurla et essaya de se défendre, mais rien n'y fit : il l'assena de coups au torse et au visage. Maia perdit connaissance, et le bandit la laissa loin du campement.


***

Victoria avait décidé de fuir, et aucun des bandits de l'avaient poursuivie. Rose courait derrière elle, essayant de ne pas la perdre de vue, mais ne risquant pas de l'appeler. Elles fuyaient dans un silence assourdissant, loin du chaos. Leurs pas ne faisaient aucun bruit, amortis par le sable. Elles apercevaient toujours le campement mais pas assez pour y voir ce qu'il se passait. Épuisées, elles s'effondrèrent sur le sol au milieu du désert.

– Rose, qu'est-ce qu'on fait ?

Rose dirigea son regard vers le camp. Elle discernait les six ou sept silhouettes et ombres qui se battaient, mais elle ne pouvait dire qui.

– Fait semblant d'être morte, ils ne viendront pas si nous paraissons assommées ou mortes.

Victoria se coucha furtivement, la tête entre ses mains tremblantes. À mesure que le temps passait, elles s'endormirent sans s'en rendre compte.

***

Des hurlements soudains surprirent leurs camarades dormant dans l'abri d'en face. Ils furent réveillés aussitôt et se redressèrent subitement. Tout juste réveillés, ils tentèrent de distinguer ce qu'il se passait en face mais l'obscurité était totale et ils ne pouvaient voir qu'une vague agitation. Ils s'adressèrent un regard paniqué tour à tour et se précipitèrent vers l'abri et l'agitation sans plus réfléchir. Denwen s'empressa d'attraper le col d'un des bandits et lui envoya un coup de poing dans la mâchoire. Celui-ci récidiva aussitôt et Denwen s'écrasa sur le sable. Les autres garçons semblaient terrifiés et n'osaient pas s'engager dans cette bagarre. Les bandits en profitèrent pour saisir leur butin et s'enfuir à dos de cheval à toute vitesse. Le sable remué par les sabots des équidés volait au loin, masquant la silhouette des truands. Matthieu saisit la main de Denwen pour le relever.

– Vous auriez pu m'aider ! marmonna Denwen, agacé.

Liam se contenta d'hausser les épaules, et les autres de rester silencieux.

Les Sables du Temps - Octingenti Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant