Temptation - Love's resilience

Chapitre 2 : Mark

Quelques minutes plus tôt.

Cette semaine ne s'est pas passée comme prévu.

Après le congé maternité de Christy, notre second cuistot, c'est au tour de Noé, notre deuxième serveur, d'être absent. Je ne lui en veux pas, bien évidemment. Le pauvre s'est fracturé la jambe hier en faisant de la patinoire. Aie... Je sais que ça fait horriblement mal et je parle en connaissance de cause. Il y a six ans de cela, au cours d'un match de MMA dans mon club, mon tibia avait été fracturé. À l'époque je n'étais pas vraiment ce que l'on appelait un professionnel. J'en faisait juste de temps en temps et c'était toujours des matchs amicaux, sans prise de tête. Suite à cela, j'ai mis de côté la MMA et je me suis concentré sur mes projets.

La vie a fait que je me retrouve propriétaire d'un café à trente ans, mais ce n'est pas ma seule activité. J'en ai trente cinq aujourd'hui et je ne regrette absolument pas les démarches fastidieuses que j'avais réalisé pour obtenir les locaux. Peu de temps après, j'ai déposé des annonces précisant que je recherchai deux cuisiniers et deux serveurs. Ainsi, Noé, Christy, Coline et Jason avaient postulés. Jamais je n'ai regretté un seul instant de leur avoir donné une chance. Jamais je n'avais vu des personnes avec autant d'énergie et de volonté de réussite qu'eux.

J'ai donc refiler des jours d'arrêts maladie à Noé le temps qu'il s'en remette. Je me retrouve donc à jouer les serveurs, ne pouvant pas laisser Coline et Jason faire le travail pour quatre. C'est aussi ma responsabilité de pouvoir les aider en cas de problème. Malheureusement je ne suis pas souvent en salle. Je passe assez régulièrement voir si tout va bien mais je ne m'occupe pas des clients à proprement parler.

Aujourd'hui est alors une chance pour moi de voir ce que ça fait d'être de l'autre côté. Et tout ce que je peux dire après l'expérimenté depuis ce matin, c'est que c'est loin d'être facile. Je le savais déjà, mais je ne l'avais pas vécu donc difficile de juger. On court partout sans avoir le temps de souffler. En ce vendredi, il y a pas mal de clientèle. La plupart ne m'avaient jamais vu et m'ont pris pour un nouvel employé. Certains, malgré mon physique baraqué, en ont profité pour essayer de me malmener comme ce qu'ils font pour accueillir les nouveaux. Ils avaient vite déchanté quand mon regard transperçant avait fixé les leurs, plus effrayés que menaçant.

Bref, c'est une journée pleine de surprises.

— Hey boss ? m'interpelle Jason.

Oui. Pour s'amuser ils m'ont tous donné ce surnom. Ils savent très bien que je n'apprécie pas cette appellation, mais ils choisissent de m'embêter à la moindre occasion. Je préfère qu'on m'appelle Mark, tout simplement. Sinon c'est comme si ça me faisait paraître supérieur aux autres, chose que je déteste.

Jason et moi sommes dans la cuisine. Lui préparant ses pâtisseries et moi supervisant ses tâches. Non je déconne, j'en profite uniquement pour goûter. Et puis, il y a un peu moins de clientèle depuis une heure, donc j'en profite pour souffler un peu et me détendre en savourant ce délicieux cake au citron.

— Quoi ? je réponds avec essayant les miettes que j'avais laissé à côté de ma bouche.

Impossible de manger correctement quand c'est aussi bon.

— Est-ce qu'au prochain fouteur de merde je peux m'amuser un peu ? me demande Jason avec ses yeux noisettes qui pétillent.

Par s'amuser, il entend saboter les pâtisseries. Je suis sûr qu'il est capable de cracher dedans et faire comme si de rien n'était.

— Bien que je souhaite te dire oui, c'est non. Désolé mon pote... dis-je en touchant théâtralement son épaule en guise de réconfort.

Il fait la moue et hausse les épaules.