Chapitre 8 : William

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Je boutonne ma chemise jusqu'au bout en omettant les deux derniers, pour ne pas avoir la sensation d'étouffer, tout en me regardant dans le miroir de la chambre. Mes gestes sont hésitants. Je tremble légèrement. Il faut dire que la dernière fois que je suis allé dans un bar remonte à l'époque où j'étais encore à l'université. Mon appréhension est donc toit à fait normale.

En m'attardant sur le miroir je remarque une petite souris qui m'observe à travers la porte entrouverte, et qui essaye tant bien que mal de se cacher. Pour la prendre dans son propre jeu, je me retourne brusquement, la faisant sursauté.

— Bou ! Je t'ai vu.

Elle se met à courir en criant et je la suit dans tout l'appartement. Nous tournons autour du canapé et ensuite autour de la table en rigolant. Je fini par l'attraper et l'encercle avec mes bras pour ne pas la laisser s'échapper. Je dépose un baiser sur son front.

— Je t'ai eu.

— Non, tu as triché !

— Ah oui et comment ?

— Tu as de plus grandes jambes que moi, alors c'est de la triche.

Je ris. J'adore sa logique.

— C'est vrai j'ai de plus grandes jambes, mais toi tu es la plus maligne alors c'est normal que je compense. Tu n'est pas d'accord ?

— Hihihi. C'est vrai que je suis la plus maligne.

Décidemment que de modesti ma fille.

Je la relâche.

— Allez va finir de préparer tes affaires, dis-je en caressant ses cheveux.

Elle n'a pas le temps d'arriver jusqu'à sa chambre que déjà la sonnette retenti. Étrange, c'est bien la première fois qu'elle arrive aussi tôt. Elle n'est pas à l'heure non plus mais elle arrive plus tôt que d'habitude. Dommage, encore quinze minutes avant et elle aurait remporter le prix de la personne qui est arrivé à l'heure pour la première fois en six ans.

Je me dirige vers la porte, regarde le judas, et voit cette chevelure brune que je reconnaîtrais entre toutes et ouvre la porte.

— Bonsoir Hailey.

— Salut.

Toujours ce même ton froid, dépourvu d'intérêt comme si je n'étais qu'un vulgaire étranger ou bien le boulanger au coin de la rue.

Je m'écarte légèrement sur le côté pour l'inviter à passer la porte. Elle ne se fait pas prier et entre.

Ses yeux balayent l'appartement avant de revenir sur moi. Ses sourcils se creusent, elle me détaille de la tête au pieds.

— Tu as prévu de sortir ce soir ? demande-t-elle comme si c'était improbable voire impossible.

— Eh bien... oui, répondis-je en me regardant tout à coup hésitant. Pourquoi ? Ça ne me va pas ?

Je ne sais pas ce qui m'a pris de poser cette question, ce n'est comme si je souhaite avoir son avis. Je me revois dix ans en arrière lorsque je lui demandais à chacune de nos sorties si j'étais bien apprêté. Le pire c'est qu'elle me complimentait à chaque fois. Que s'est-il passé Hailey ? Comment nous en sommes arrivé là ?

— Si ça va, c'est juste que... je n'ai plus l'habitude de te voir comme ça.

Que veut-elle dire par «comme ça» ? Insinue-t-elle que j'ai l'air encore plus négligé dans mon quotidien ? Oh et après tout je m'en fiche, c'est finit ce temps là.

Temptation - Love's resilienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant